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Le MCG fait son entrée sous la coupole fédérale. Il rejoint la Lega tessinoise sur les bancs du Parlement. Faut-il avoir peur de ces bouffées de chaleur nationalistes ? Comment ces partis se sont-ils faits une place sur la scène politique, à coups de slogans chocs et de coups de gueule ? Plongée dans le plus jeune d’entre eux, le Mouvement Citoyens Genevois.

Les populistes sont décidément très populaires. Ces formations protestataires sont devenues des pièces incontournables de l’échiquier politique presque partout en Europe. Comment s’y prennent-elles pour emporter des voix ? Ces mouvements représentent-ils un risque pour la démocratie ? Temps Présent s’est plongé dans le petit monde du Mouvement Citoyens Genevois, le parti populiste qui grimpe à Genève aux dépens de l’UDC.

S’affirmant «ni de gauche, ni de droite, mais proche du peuple», le Mouvement Citoyens Genevois utilise, comme d’autres en Suisse et Europe, la recette qui fait mouche. Un leader charismatique : Eric Stauffer, un bouc émissaire extérieur : le frontalier, et la promesse de réaliser rapidement le rêve des gens. Il n’oublie pas au passage de déclamer combien la «classe politique» est incapable d’être au service du peuple.

Né en 2005 d’une scission avec l’UDC, le MCG est devenu le deuxième parti au Grand Conseil genevois en moins de 6 ans. L’impatience semble être son maître-mot. Chantre du discours sécuritaire et anti-frontalier, le leader du MCG, Eric Stauffer, a par exemple promis de «nettoyer Genève des mendiants et autres dealers en 45 jours» s’il était élu au Conseil d’Etat. Des slogans qu’il a utilisés auparavant en Afrique, comme conseiller personnel d’un candidat à la présidentielle de l’Ile Maurice.

En 2008, le leader genevois a lancé le Mouvement Citoyens Vaudois (MCVD). Mais le tribun populiste pourrait avoir trouvé plus fort que lui en terres vaudoises en la personne du secrétaire romand de l’UDC, Claude-Alain Voiblet, qui l’attend de pied ferme. «Il n’est pas question que nous nous laissions dépasser sur la droite», lance le Vaudois. L’UDC-Vaud a donc durci le ton sur la criminalité, les mendiants et la migration, étouffant le feu venant de Genève.

Enfin, une visite impromptue du représentant savoyard du Front National au leader du MCG a tourné au vinaigre. Pourtant, les deux formations ont le même but : dénoncer les accords de Schengen et gripper si nécessaire la libre-circulation des personnes.

Il ne faut pas diaboliser, tous les partis populistes se réclament de la démocratie […] Ils sont une grande complication parce-qu’ils ont un discours simple que ne peuvent pas assumer les hommes et femmes politiques ordinaires […] Avec la mondialisation, les mouvements de populations, avec l’usure de la démocratie, on va avoir des courants populistes pour 50 ans ou davantage.” – Guy Hermet, historien et politologue. TSR / Temps présent – 10/11/2011

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