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Il se passe tous les jours du nouveau dans notre Europe déboussolée. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, lors du dernier marathon européen à Bruxelles, ont simplement gagné du temps et mis en place une deuxième digue qui, comme celle du 21 juillet, va, encore plus rapidement, céder ! La décision de référendum en Grèce, annoncée hier par le Premier ministre et prenant tout le monde à l’improviste, pourrait d’ailleurs précipiter le cours des choses.

La réduction de la dette grecque ne concerne que celle détenue par les banques, soit 50% de leurs créances. Cela ramènera la dette grecque en 2012 à 120% du PIB -niveau que l’Italie se voit aujourd’hui reprochée par tous ses partenaires- au lieu de 180 % actuellement. C’est significatif, mais tout à fait insuffisant pour assurer la viabilité et le rebondissement de la Grèce. Le tourisme, le fret industriel des armateurs grecs et les rares produits industriels ne représentent en effet que 7% du PIB grec.

La corruption généralisée et la fraude fiscale constituent deux tares grecques, très difficiles à éradiquer. Il est donc peu probable que les revenus de l’État grec, avec une croissance négative, puissent dépasser les dépenses publiques, afin d’envisager un excédent et un début de remboursement.

Le remplacement d’un fonctionnaire sur dix, les réductions de retraites, les impositions forfaitaires des professions libérales, l’augmentation de TVA, de 13% à 23%, dans les restaurants constituent des effets d’annonces, plus que des mesures permettant le redressement effectif. L’agence de notation Fitch n’a pas arrangé la quadrature du cercle grec, en estimant que la décote de 50%, demandée aux banques, constituait un « évènement de crédit », autrement dit un défaut de paiement, susceptible d’entraîner l’activation des contrats d’assurance CDS contre le risque de défaillance des pays (crédit default swap).

En fait, depuis l’été, la troïka FMI-UE-BCE, considère que, malgré tous les efforts apparents,« la situation de la Grèce a empiré ». Quant au produit maximum escompté des cessions d’entreprises par l’État, il a été réduit de 66 milliards€ à 44 milliards. Espérer, dans ces conditions, que la Grèce va se redresser et rembourser ses dettes relève du tragico-comique !

L’Italie s’est imposée comme le maillon faible de la zone euro pour les semaines à venir. L’économie italienne pèse 2,5 fois plus que celles de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande réunies. Sa dette, supérieure à celle de la France, atteint 1 900 milliards €, soit 121,4% de son PIB. Rome, après le dernier accord de Bruxelles, paie un prix de plus en plus élevé pour se refinancer : 4,93% pour des titres de dettes à 3 ans au lieu de 4,68 % ; 6% au lieu de 5,86 % pour des obligations à dix ans. Les engagements de Silvio Berlusconi (réforme progressive des retraites sur 15 ans, nouvelles règles du marché du travail, réforme fiscale, avantages exorbitants de la « caste » politicienne, réforme constitutionnelle pour diminuer le nombre de députés et sénateurs de 945 à 700..) sont des promesses florentines, que le ministre de l’économie Glulio Tremonti a refusé de signer !

L’Espagne paraît, malgré sa courageuse réforme des retraites et l’acceptation du principe de la règle d’or, tout aussi empêtrée que l’Italie pendant de longues années avec son taux de chômage démentiel de l’ordre de 20% et les effets à retardement de la crise immobilière.

Quant au fonds FESF, qui disposait de 440 milliards € au départ, il ne dispose plus, après avoir été mis à contribution pour aider le Portugal et l’Irlande, que de 250 milliards €. L’idée de l’accord de Bruxelles est d’utiliser un double effet de levier pour faire passer ces 250 milliards à 1 000 milliards, en assurant partiellement les dettes souveraines émises par les pays en difficulté et en créant une nouvelle entité adossée au FESF et au FMI ; à laquelle participeront la Chine et les pays émergents !

L’Europe réduite à mendier auprès de l’ancien Tiers-Monde

L’Europe, ruinée par 30 ans de socialisme laxiste, en est réduite à mendier auprès des pays émergents. Le directeur du FESF, Klaus Regling, s’est empressé de se rendre, dès le 27 octobre, en Chine ! Or il n’y a pas plus réalistes, rapaces et hypocrites que les Chinois ! Ce n’est pas d’argent chinois « sale et volé » dont on a besoin, mais d’un protectionnisme efficace pour défendre nos industries, nos emplois, nos ouvriers, comme l’a fait remarquer, à juste titre, Nicolas Dupont d’Aignan. Que la Chine, pour nous aider, commence par moins copier, à ouvrir ses marchés et à laisser s’apprécier sa monnaie !

Le « court termisme » du Président Nicolas Sarkozy est ahurissant et désolant (« La Chine a de l’argent et bien moi je le prends »). Le Président Sarkozy court après l’argent des Chinois, sans vision économique aucune. Comme il court après le vote des électeurs sans aucune vision historique. Quant à François Hollande, au lieu de jouer le fier à bras offusqué sur ce problème de l’argent chinois, il devrait plutôt réaliser que si nous sommes dans ce pétrin épouvantable, c’est uniquement à cause de gens comme lui, François Mitterrand et Martine Aubry !

Les analystes de Goldman Sachs estiment, enfin, « qu’il n’est pas garanti que le FESF inspire suffisamment confiance aux investisseurs » . Le comble, c’est que le Président de la Commission Européenne, Barroso avait déclaré, auparavant, qu’il fallait, non pas 1 000 milliards, mais 2 200milliards pour les besoins de la Grèce, du Portugal et de l’Espagne ! Cet accord de Bruxelles n’est donc pas crédible !

La recapitalisation des banques a été estimée à 106,4 milliards€ . Il faut savoir qu’en septembre 2011, le FMI estimait ces besoins à 200 milliards€. La Commission Européenne, en décembre 2010, estimait l’effort à 460 milliards d’euros pour que le secteur bancaire européen respecte les nouvelles règles de Bâle 3. Alors, que font les banques européennes, banques françaises incluses, comme le demandait tout récemment un professeur de finance à HEC ? Elles réduisent, tout simplement, leur bilan en procédant à des cessions d’actifs et en réduisant les crédits (le fameux « credit crunch »).

Forte menace de récession en 2012

L’Europe se dirige tout droit, dans ces conditions, vers la récession et la dépression en 2012. De plus, si les opérations de recapitalisation ne peuvent, ce qui est plus que probable, être entièrement absorbées par les marchés (Grèce : 30 milliards€, Espagne : 26,2 milliards, Italie 14,8 milliards), les banques devront se tourner vers les États déjà surendettés et, en denier ressort, vers le problématique FESF ! La France pourrait y perdre son triple AAA.

En France, quel est le problème de fond ? C’est bien évidemment de chercher à colmater le trou financier ; mais c’est aussi, et surtout ,le moment de se dire pourquoi ? Comment se fait il que la balance du commerce extérieur français est en déficit, depuis 1999, et atteindra 75 milliards€ en 2011 ? Comment se fait-il que ce pays paupérisé «décroche» inexorablement avec une industrie mutilée, un enseignement déclassé ?

La réponse est simple : la politique laxiste socialiste irresponsable de l’UMPS, pendant 30 ans, avec l’hypocrite Mitterrand et le socialiste de fait Chirac, qui aurait mieux fait de s’inspirer des mesures courageuses Hartz IV du socialiste allemand, Gerhard Schroeder ! Céline écrivait, avec bon sens qu’on ne « meurt pas de ses dettes, mais de ne plus pouvoir en faire ». C’est exactement ce qu’il est en train d’arriver à la France et aux dirigeants européens. Les banques sont, en partie, responsables, avec l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime » et leurs activités spéculatives. Mais elles sont aussi, surtout en France, des boucs émissaires.

Les solutions: couper drastiquement dans les mauvaises dépenses

La seule véritable solution est de réduire la dépense publique d’une façon drastique ! Il n’est pas sérieux que, pour réduire un endettement de 1 700 milliards€, le gouvernement, nonobstant l’échéance électorale, ne trouve qu’1 milliard d’économie à réaliser sur les quelque 1 050 milliards€ de dépenses publiques qui plombent la France!

Quid du Conseil Economique et Social à supprimer ? Quid de tous ces fonctionnaires inutiles des services centraux, dans les dix tours Montparnasse de la dernière pétition en cours de l’Éducation Nationale ? La France doit réduire les dépenses de l’Etat et des collectivités comme l’ont fait la Suède et le Canada ! Les salaires des fonctionnaires français représentent plus de 13% du PIB, contre 7% en Allemagne, ce qui signifie que nous avons 2 millions de fonctionnaires en trop ! Ces 2 millions de fonctionnaires en surplus coûtent 120 milliards€ par an à la France ! Le député UMP, Hervé Mariton, a donc entièrement raison d’envisager « ne plus remplacer deux fonctionnaires sur trois ». Et sans rendre les 70% des économies réalisées aux fonctionnaires en activité. Des réformes administratives territoriales doivent être envisagées de façon urgente !

Pour l’immigration extra-européenne, chiffrée par Yves-Marie Laulan à 70 milliards € il convient de passer, d’urgence à l’immigration zéro et à une politique de retour ! La protection sociale affiche un déficit de 36 milliards € . Des privatisations et une réduction du périmètre de la protection sociale sont indispensables (bénéficiaires du RSA, de la couverture médicale universelle CMU, de l’aide médicale d’État (AME) pour les étrangers clandestins! La retraite à 65 ans, la fin officielle des 35h, la mise en place d’un système protectionniste et de préférence communautaire paraissent tout aussi indispensables, si l’on songe aux 3 millions d’emplois industriels perdus depuis 30 ans !

Voilà ce que devraient nous dire les dirigeants de l’UMPS, le Président Sarkozy et François Hollande, qui tient des propos aggravants, suicidaires et encore plus totalement irresponsables ! En France, le dilemme, à moyen terme, est donc le suivant : du sérieux gaullien pour les dépenses publiques et sociales ou la ruine !

Dans l’immédiat, la BCE va continuer à jouer les pompiers de la zone euro, en rachetant des obligations publiques. Le plan concocté à Bruxelles n’ayant aucune chance de succès, le seul qui en aurait une, avec une inflation obligée, serait le plan français. Il s’agirait de transformer le FESF en banque, pour emprunter auprès de la BCE comme les États-Unis, l’Angleterre (quantitative easing) le font auprès de leur banque centrale de façon illimitée.

Quoique vaccinée contre l’inflation en 1924, L’Allemagne pourrait accepter cette solution, par peur du chaos pour ses propres intérêts et sous la pression de la France et des anglo-saxons, lorsque la zone euro en sera, bientôt, à menacer d’exploser! Il est néanmoins plus probable que, face à une révolte de ses électeurs, de ses hommes politiques et des juristes de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, l’Allemagne refuse ce recours à l’inflation monétaire de la BCE!

Il ne restera plus, à la France, qu’une seule porte de sortie : instaurer la monnaie commune en lieu et place de la monnaie unique avec, pour corollaire, la dévaluation subséquente du France, de façon à rétablir la compétitivité par rapport à l’Allemagne. Mais aussi en entraînant la ruine des retraités et des détenteurs d’actifs financiers. Bref en déclenchant l’hyper-inflation !

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