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La retraite désempare les Français. En fait, ils en rêvent, mais ne la préparent pas, révèle une étude réalisée par Ipsos pour Axa France. Neuf sur dix l’assimilent à une période de liberté, mais certains risquent de vite déchanter. En effet, ils sont 70% à surestimer ce qu’ils toucheront. Petit hic:  la retraite légale, ne représente en moyenne que 50% du dernier salaire. C’est tout le paradoxe entre le désir de bien vivre cette période (24 ans pour les hommes en moyenne et 27 pour les femmes) et la réalité de son financement.

Pourtant les sondés sont méfiants. 81% pensent qu’ils ne toucheront pas leur retraite comme prévu aujourd’hui. Plus défaitistes encore, 25% des jeunes actifs de 25 à 34 ans estiment qu’ils cotisent à fonds perdus car le système de répartition actuel aura encore changé.

Et malgré ces incertitudes, les Français sont passifs voire même tétanisés. Seuls 37% ont commencé à préparer leur retraite à 35 ans, 50% à 42 ans et 58% à 55 ans. Le désarroi est même plus marqué chez les femmes. Elles préparent moins leur retraite que les hommes en raison d’un manque de moyens. Un tiers d’entre elles, de 55 ans et plus, affirment que leur source principale de revenus sera la pension de leur conjoint.

Pas de produits miracles

Dans le détail, 45% des Français n’ont pas d’idée précise de l’âge à partir duquel ils devraient commencer à préparer leur retraite, ni le montant qu’il leur faudrait épargner (64%), pas plus que les produits à privilégier pour le faire (57%).

Même s’il n’existe pas de produits miracles pour la préparer, «c’est en s’y prenant tôt qu’il est possible de constituer sa retraite, sans pour autant sacrifier son quotidien», rassure Nicolas Moreau, directeur général d’Axa France.

En attendant, «à force d’accumuler les réformes, les actifs ne savent plus du tout où ils en sont. Ils se disent: ‘je ne comprends pas très bien et donc je verrais plus tard.’ Il y a une forme d’inquiétude, de déni, voire de renoncement face à la retraite», décrypte le sociologue Serge Guérin.

Une attitude qui risque d’accentuer la paupérisation des retraités dont le pouvoir d’achat recule de 1% par an depuis dix ans, indique l’auteur de «La nouvelle société des seniors». «Il y a une urgence sociale. On n’a pas pris encore la mesure que parmi les 14 millions de retraités aujourd’hui, ils seront de plus en plus nombreux à vivre dans la précarité», alerte Serge Guérin.

20 Minutes

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