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L’économiste russe Nikolai Kondratiev a émis une théorie des cycles longs, indiquant que l’économie pouvait se décomposer en périodes de croissance et de déclin, qui durent chacune entre 30 et 60 ans.

À travers ses travaux, Kondratieff tente de démontrer la corrélation entre les cycles économico-boursiers et les excès de création monétaire basés sur la dette.

Pendant la révolution russe de février 1917, Kondratiev fut adjoint au ministre du Ravitaillement des gouvernements Lvov et Kerensky. Dans les années 1920, il est le brillant directeur de l’Institut des Conjonctures Économiques au Commissariat du Peuple aux Finances. Son passé, mais aussi ses théories gênantes démontrant que le capitalisme reprendrait son expansion après chaque crise, lui valut les foudres de Staline.

Un cycle de Kondratiev est un cycle économique de l’ordre de 30 à 60 ans aussi appelé cycle de longue durée. Mis en évidence dès 1926 dans son ouvrage Les vagues longues de la conjoncture, il présente deux phases distinctes : une phase ascendante (phase A) et une phase descendante (phase B).

Graphe retraçant le cycle de Kondratieff et les actifs à privilégier en ces différentes saisons. L’or et le cash sont les valeurs clé du moment. (Cliquer sur l’image pour l’agrandir)

En 1930, Kondratiev fut un accusé-vedette du procès truqué du « Parti Industriel », une conspiration imaginaire dont on l’accusa d’être un pivot. Condamné à la déportation au Goulag, il y mourut sept ans plus tard, fusillé pendant les Grandes Purges.

Bien que ses conclusions présentent certaines faiblesses (traitement statistique contestable de certaines données, non convergence des cycles dans tous les pays), Kondratiev est devenu célèbre pour sa thèse de cycles récurrents tous les 30 à 60 ans (1792-1850, 1850-1896, et 1896-1940) dont la phase ascendante est caractérisée par une forte croissance et une prise de risque élevée des entreprises, qui se multiplient (entreprises de type familial). La phase B ou descendante (appelée dépression) souvent accompagnée de phénomènes critiques ponctuels (ex: crise de 1929) est caractérisée par une hausse du chômage et une concentration des entreprises pour survivre face à la crise.

Le Cycle Kondratieff est constitué de saisons

* Le Printemps – phase d’inflation, avec production en expansion, baisse du chômage, hausse des salaires, etc. Une phase qui dure environ 25 ans, la dernière s’est étalée de 1949 à 1966 (le baby-boom, les golden sixties..)

* L’Été, qui correspond à une récession d’une dizaine d’années. La croissance a atteint les limites de l’utilisable. Baisse inhérente de la production, retour rapide du chômage et de l’inflation, qui atteint un pic en fin d’été. L’on se souvient des années 70 et du début des années 80, de la crise pétrolière, et de l’inflation galopante.

* L’Automne : croissance déflationiste, spécialisation de l’industrie, innovation, croissance rapide de la dette parce que la société s’oriente par la consommation ; ceci nous ramène à la fin des années ’80, avec l’essor d’internet, l’hédonisme de la génération “baby-boom” caractérisé par une propension à recourir à l’endettement massif et, enfin le développement des biotechnologies dans les années 90. Cette phase dure également une petite quinzaine d’années.

* Enfin, l’Hiver fait suite à tous ces excès : l’économie se contracte de manière très forte, faisant s’envoler en fumée une partie des richesses accumulées durant les périodes précédentes. Kondratieff considérait l’hiver comme une “phase de nettoyage” de tous les excès et servant de fondation pour le futur, à rebâtir.

Cette phase – nous y sommes probablement – dure théoriquement 3 à 5 ans, et s’ensuit d’une quinzaine d’années de croissance molle et de mise en veille de l’innovation.

Wikipedia & Daily Bourse

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