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C’est presque devenu un genre en soi : voici plusieurs années que le thème de l’immigration nourrit le cinéma italien. On le constate encore durant cette 68e Mostra de Venise, principale vitrine de la production nationale, où le sujet hante une dizaine de films, toutes sections, tous genres et toutes générations confondus.

Cose dell’altro mondo, de Francesco Patierno, imagine une ville de l’Italie septentrionale rongée par le racisme, où tout finit par manquer après le départ des immigrés ; Storie di schiavitù, de Barbara Cupisti, documente l’exploitation dégradante de ces hommes, de ces femmes et parfois de ces enfants dans l’économie souterraine italienne ; Villaggio di cartone, du vétéran Ermanno Olmi, voit le curé d’une église désaffectée retrouver le sens de la mission chrétienne en ouvrant sa paroisse aux immigrés africains. […]

“les films italiens consacrés à ce thème ont été particulièrement nombreux cette année. Ce que nous avons retenu ne représente qu’une partie émergée de ce que nous avons vu”.

[…] L’Italie s’est transformée en une dizaine d’années de pays d’émigration (30 millions d’Italiens ont quitté l’Italie en un siècle) en terre d’immigration (la Péninsule compte 4,5 millions d’étrangers en situation régulière ou non).

[…] A tel point que Thomas Hammerberg, commissaire européen pour les droits de l’homme, vient d’adresser, le 7 septembre, une nouvelle mise en garde à l’Italie : “Le moment est arrivé, écrit-il, de durcir les dispositions du code pénal relatives aux délits et crimes racistes afin de mettre fin à l’usage récurrent de slogans racistes de la part des politiciens.”

Le Monde

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