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La mafia, les Français la connaissent bien au cinéma. Entre Le parrain, de Coppola, ou Les promesses de l’ombre, de Cronenberg, il y a le choix. Des histoires de grands méchants loups terrifiantes. Fascinantes. Fantasmatiques. Sauf qu’à Toulon, fiction et réalité n’ont fait qu’un pendant de longues années. Avec coups de calibre en bande-son, macchabées sur le macadam et trafics en tout genre.

Tout se déroule après la Seconde Guerre mondiale. Toulon est meurtrie par les bombardements. Traumatisée par le sabordage de sa flotte. C’est dans ce climat de reconstruction qu’un premier « parrain » émerge. Il s’agit de Loulou Régnier dit « le seigneur des Sablettes ». Son credo ? La prostitution, les boîtes de nuit. Par ses activités, l’homme n’est peut-être pas respectable. Mais il est respectueux. Tous les « experts » du milieu le qualifient de« sage »ou de « juge de paix ». Fait extrêmement rare pour un parrain, il s’est éteint « de sa belle mort » et dans son lit en 2003. Avec un casier judiciaire… vierge.

Régnier, Fargette, Finale, Perletto…

Durant son règne sur la pègre varoise, il avait pris sous son aile et lancé Jean-Louis Fargette. Un gars de La Loubière aux dents longues. À coups de poings et à coups pieds, « Le Grand » s’est fait respecter dans le « petit Chicago » avant d’y investir. Un bar, puis deux, puis trois. JLF a étendu ensuite son empire à toute la nuit toulonnaise en faisant l’acquisition de plusieurs boîtes de nuits et en créant une société de distribution de boissons.

En plus de ses activités, il se lie d’amitié avec le maire de Toulon, Maurice Arreckx. Un appui chic et choc qui n’hésitera pas à le sortir de prison en lui fournissant un alibi béton pour une banale histoire d’escroquerie de fourrure. Immédiatement libéré. Fin de l’histoire. Mais la véritable fin de son histoire aura lieu 17 mars 1993 à Vallecrosia. Celui qu’on surnommait aussi « Savonnette » est assassiné par un tireur embusqué. Cinq balles. Deux dans la nuque. Un meurtre jamais élucidé. À son enterrement à la Valette-du-Var, ses hommes ont laissé une épitaphe sur la couronne mortuaire : « Tu es le boss et tu le resteras toujours ». 2 000 personnes étaient présentes.

Car Fargette a laissé le Var orphelin de son « boss ». Après sa mort, c’est une cascade de règlements de compte qui a lieu. Une vraie guerre de succession qui ne trouvera jamais de vainqueur. Gérard Finale, le commanditaire du meurtre de Yann Piat s’y est essayé. « Pas l’envergure », pour Me Giudicelli. Francis Le Belge se serait aussi laissé tenté. Autres candidats ? Les frères Perletto. Mais la justice les a coupés dans leur élan en 2003 en les condamnant dans l’affaire du « Topaze », un gigantesque trafic de drogue entre l’Amérique du Sud et la France.

Au début de l’été, Pascal Perletto a été assassiné en pleine rue au Mourillon. Le milieu encore. Nombre de journaux ont titré : « Le dernier parrain du Var assassiné ». Vraiment ?

Var Matin

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