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André M’Bissa, le père de Marie-Victorine, a été contacté par l’avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson.

Quand il évoque Dominique Strauss-Kahn, qu’il a connu lors de ses années de militantisme à la mairie de Sarcelles, André M’Bissa, père de Marie-Victorine, la jeune femme qui a publiquement expliqué cet été avoir eu une «liaison» avec l’homme politique, prononce du bout des lèvres: «ce monsieur».

André M’Bissa montre une photo de sa fille Marie-Victorine,la jeune femme qui a publiquement déclaré cet été avoir eu une « liaison » avec DSK.

L’homme, âgé de près de 65 ans, qui vient de porter plainte pour «subornation de témoin», visant un adjoint du maire de Sarcelles, jette un regard amer sur l’ensemble des années écoulées depuis ce 10 février 1998, le jour où sa fille aînée a effectué une tentative de suicide. […]

À la fin de cette missive figurait un numéro de téléphone, raconte le père. André M’Bissa raconte qu’après avoir alerté les secours il a composé le numéro… et serait tombé sur DSK. «Il m’a écouté quelques instants, puis m’a raccroché au nez», détaille André M’Bissa. «Quand je suis arrivé à l’hôpital, tout le gratin de la mairie était là, le premier adjoint du maire, son chef de cabinet… mais pas lui. »[…] «À l’époque, poursuit André M’Bissa, j’ai fait exactement comme la mère de Tristane Banon, j’étais militant socialiste de longue date, ma fille suivait de bonnes études, je ne voulais pas de scandale. Sans l’épisode américain, tout cela serait encore derrière moi. L’histoire était finie pour moi

5 millions d’euros
Mais depuis, le retraité a été contacté par les équipes de Kenneth Thompson, l’avocat de Nafissatou Diallo, qui étaient à la recherche de Marie-Victorine, partie vivre près de deux ans après ce drame aux États-Unis. Puis, affirme André M’Bissa, qui est passé depuis du PS à l’UMP, est apparu à son tour, courant août, l’un des adjoints du maire de Sarcelles. «Tonton, ta fille parle trop, m’a-t-il expliqué. Il voulait ses coordonnées pour ses chefs.» Lors d’un second rendez-vous, le 11 août, selon la déposition d’André M’Bissa, Youri Mazou-Sacko lui aurait proposé une monnaie d’échange. André M’Bissa avance un chiffre: 5 millions d’euros. Selon lui, l’homme écrit le chiffre sur un papier, puis s’en va. Il ne donnera plus de nouvelles.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Pontoise pour subornation de témoin et Mazou-Sacko devait être entendu dans la semaine. François Pupponi, le maire de Sarcelles a démenti ces accusations. Mais André M’Bissa est allé plus loin : aux enquêteurs de la police judiciaire, il a raconté ses déboires des dix dernières années : la vente, qu’il estime irrégulière, de son pavillon (il a déposé une autre plainte), les refus de la mairie de lui attribuer un logement social. «Depuis l’histoire de ma fille, j’étais devenu indésirable à Sarcelles.»

Le Figaro

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