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Après le carnage commis en Norvège par Anders Behring Breivik, les populismes, qui montent en force dans beaucoup de pays européens, sont pointés du doigt. En France, le MRAP, François Hollande ou encore Manuel Valls, pointent la responsabilité des discours islamophobes de l’extrême droite. Pour Nicolas Lebourg, historien spécialiste de l’extrême droite, la critique est justifiée. Entretien.

A partir du moment où on suggère sans arrêt aux gens qu’ils sont envahis, il est logique qu’au bout d’un moment, cela arme certaines personnes. C’est une idéologie de masse qui imprègne lentement la société.

A-t-on raison de pointer du doigt les discours de l’extrême droite ?

Oui bien sûr, mais il ne faut pas se contenter de pointer les populismes. Depuis dix ans, on laisse le discours islamophobe devenir légitime. On l’entend aujourd’hui sur les grandes chaînes de télévision. C’est trop facile de ne pointer que les radicaux. En France, le discours de l’extrême droite radicale n’est que la caricature de celui entendu à l’extrême droite traditionnelle, à l’UMP, ou dans une partie des intellectuels de la gauche laïque. La terminologie utilisée en France évoque sans cesse, à des degrés divers, l’invasion, la colonisation, etc. […]

Depuis quand se développent, en France, les discours islamophobes ?

L’argumentaire islamophobe est né à la marge, dans l’extrême droite radicale, et s’est diffusé dans la société française. Les guerres en ex-Yougoslavie vont marquer un tournant, avec les premières diffusions de l’idée que l’Europe est en cours d’islamisation. Y compris dans les hauts rangs de l’état-major français et dans une partie de la gauche laïque circulait l’idée que la Serbie était, au Kosovo, en train de défendre l’Europe contre l’islamisation. […]

Libération

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