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Faute de place pour les accueillir dans des centres d’hébergement classiques, la préfecture de la Loire est contrainte de loger les demandeurs d’asile dans des hôtels du département

Les propos du préfet de la Loire ont surpris beaucoup d’élus, cette semaine, au conseil général.

Venu présenter le rapport d’activités des services de l’État, Pierre Soubelet a aussi parlé immigration, en réponse à une question du maire de Montbrison. Et plus spécialement des demandeurs d’asile qui arrivent en nombre dans la Loire, logés dans des hôtels, faute d’un nombre suffisant de places dans les centres d’hébergement, les Cada, autrement dit les Centres d’accueil de demandeurs d’asile. Ses propos : « L’État contribue à la prospérité de l’économie hôtelière d’une bonne partie du département, a dit le Préfet. Pour les hôteliers, c’est une bénédiction de voir leurs établissements remplis parfois à 100 % d’étrangers. J’ai sauvé sans doute la situation de nombreux établissements de ce département en leur demandant gentiment d’accepter des étrangers que je suis tenu de loger. Il n’y a jamais de malheur complet ».

Pour le préfet de la Loire, il s’agissait simplement de faire un état des lieux de l’accueil des demandeurs d’asile dans la Loire. Et d’ailleurs, le préfet n’a fait aucun commentaire supplémentaire, expliquant en aparté qu’il s’agit bien d’une obligation dans le cadre de la politique d’hébergement de l’État, « une tradition qui honore la France ».

C’est un fait : les demandeurs d’asile sont de plus en plus nombreux à arriver dans la Loire : une soixantaine chaque mois, soit environ 350 depuis le début de l’année, dans un département « où il y a toujours eu une tradition d’immigration et d’asile assez forte ».

Au total, la Loire accueillerait actuellement 1 200 demandeurs d’asile. Des chiffres jamais atteints dans la Loire, avec des hommes, des femmes et parfois même des enfants, en provenance des Balkans, d’Albanie et du Kosovo (plus de 40 %) ; d’Afrique centrale, du Congo et d’Angola (30 %) et des pays du Causase, d’Arménie et de Géorgie.

Si le département de la Loire dispose d’un maillage de réseaux et d’associations bien organisés pour venir en aide à ces populations en déshérence, l’une des plus grandes difficultés pour les pouvoirs publics est bien l’hébergement. Et les 340 places en Cada sont bien insuffisantes pour accueillir l’ensemble des demandeurs d’asile. Du coup, ce sont 850 personnes qui sont logées dans des hébergements d’urgence dont plus de 500 dans une quinzaine de petits hôtels du département. Cela a un coût, bien évidemment. Plus de 3 millions d’euros pour les centres d’accueil et plus de 5,6 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence. […]

Le Progrès

(merci à Louis d’or)

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