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Ci-gît le bac

Les nouvelles technologies vont-elles mettre un point final à la guerre entre les anciens et les modernes sur le baccalauréat ? Sans nier sa lente dévalorisation, les premiers défendent ce chef-d’œuvre napoléonien en péril au nom d’une certaine idée de la France : « Passe ton bac d’abord, puis va servir sous les drapeaux, et tu seras un homme, mon fils ! » Sauf que le bon vieux bachot semble désormais promis au même sort que le service militaire obligatoire. À quoi bon le maintenir en l’état ?

Non seulement il est donné à presque tout le monde – 85 % des candidats, et les mentions pleuvent -, mais il est de plus en plus exposé à toutes les fraudes et tricheries sophistiquées. Tout comme il était devenu de plus en plus facile de se faire exempter de l’armée.

La fuite, via Internet, d’un exercice de maths de la section S n’est sans doute que l’arbre qui cache la forêt des astuces utilisées cette année. La petite formule d’algèbre inscrite dans le creux de la main a laissé place à l’intégralité du cours accessible sur smartphone lors d’un passage aux toilettes. À quand l’oreillette « savante » collée sur le tympan ? La puce « encyclopédique » dissimulée dans la montre ?

Comme on ne saurait arrêter le progrès technologique ni cultiver la nostalgie d’un temps jadis, autant se remettre en question…

Blog d’Yves Thréard (Le Figaro)

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