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Le Père Jacques Marquette, jésuite, fait partie de ces missionnaires intrépides dont la vie aventureuse fut une véritable épopée. Son nom reste attaché à l’exploration du Mississipi que les Sioux nomment Mitchisipi ou Messi-Sipi (le Grand Fleuve).

Né à Laon le 10 juin 1637, Jacques Marquette est le sixième enfant de Nicolas Marquette de La Tombelle, conseiller élu de Laon et de Rose de La Salle. Sa famille très pieuse éveille en lui une vocation apostolique. Il entre à dix-sept ans dans la Compagnie de Jésus. Ordonné prêtre à vingt-neuf ans, il sollicite d’être envoyé en mission “ad exteras nationes”.

En juin 1666, il embarque pour la Nouvelle-France et arrive au Québec le 20 septembre. Il passe un an à Trois-Rivières à étudier le montagnais et d’autres langues indiennes. Il en parlera couramment une demi-douzaine. C’est à St-Ignace que, le 8 décembre 1672, il rencontre Louis Jolliet, chargé par le nouveau gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Frontenac, d’aller explorer la vallée du Mississippi à la recherche du passage direct vers l’océan Pacifique.

Il s’agit de savoir si le Grand Fleuve traverse la Nouvelle-France d’est en ouest. S’il en était ainsi, le Mississippi pourrait ainsi permettre à la marine française de naviguer vers les Indes, de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, sans avoir à doubler le cap de Bonne Espérance. D’après les autochtones, il suffit de quitter le lac des Illinois (Michigan) et de se diriger vers l’ouest pour découvrir le Mississippi qui, peut-être, se jette dans la Mer de l’Ouest.

Le 17 mai 1673, l’expédition, composée de sept membres, tous français, s’élance sur les eaux du lac Michigan en direction de la Baie des Puants, aujourd’hui Green Bay.

Le chef d’expédition, Louis Jolliet, né à Québec, est un homme de 28 ans parfaitement entraîné aux longs déplacements dans les territoires inexplorés et de surcroît, connaissant l’hydrographie et plusieurs langues indiennes. Quant à Jacques Marquette, il est chargé par ses supérieures de la mission d’évangéliser les peuplades rencontrées en cours de route. Tous sont habitués à la dure vie dans les forêts canadiennes, ramant sans répit dans deux canots indiens en écorce, embarcations solides, faciles à manoeuvrer dans les courants et légères lors des portages.

Le 15 juin 1673, l’expédition parvient enfin sur le Mississipi qui coule inexorablement vers le Sud. L’expédition poursuit l’exploration du fleuve sur plus de 450 kilomètres. Mais pour éviter de tomber entre les mains des Espagnols, le retour est décidé.

Arrivé sur le bord du lac Michigan, Jacques Marquette, épuisé par un voyage de quatre mois et de plus de 5000 kilomètres, est d’une faiblesse extrême et ses compagnons comprennent qu’ils ne pourront le ramener à la mission de Saint-François-Xavier. Le samedi 18 mai 1675, le Père Marquette rend son dernier soupir dans une petite cabane, près d’une petite rivière qui, longtemps, portera son nom. Son ouvrage, Narration de la découverte du Mississippi, qui relate les péripéties de son voyage, sera publié en 1681.

Son souvenir est honoré aux Etats-Unis : une ville sur les bords du Lac Michigan porte son nom ainsi que deux comtés et une rivière, le fameux collège de Milwaukee est devenu l’Université Marquette et sa statue est au Capitole à Washington.

Sources :1 2 3

Bibliographie : LUCOT Yves-Marie. Le Père Marquette à la découverte du Mississipi. Zulma. 1992

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