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Situation explosive en France

Dans la nuit de jeudi à vendredi derniers, Marseille, la deuxième ville de France, a vécu des moments d’une étrange ressemblance à ceux de Benghazi au début de la crise libyenne. Combats de rue à la grenade et tirs à la kalachnikov ont fait passer une nuit blanche aux Marseillais. Officiellement, c’est la petite délinquance qui est mise en accusation. Mais pour avoir pu se doter d’armes de guerre, elle ne doit pas être si petite que cela, la délinquance invoquée. D’autant que les combats sont intervenus juste après le passage, jeudi dans la journée, du ministre de l’Intérieur français venu annoncer l’envoi de renforts policiers à Marseille. Toujours officiellement, à cause de la tension qui a suivi la mort d’un adolescent causé par un voisin qui a ouvert le feu à partir de son balcon.

Quelques jours auparavant, c’est un employé de France Télécom qui s’est immolé par le feu sur son lieu de travail en Gironde. Un geste qui rappelle également celui du Tunisien Bouazizi de Sidi Bouzid d’où est partie la «révolution du jasmin». Le parallèle de la situation en France avec le sort qui s’est abattu sur la Tunisie et la Libye se retrouve dans les propos d’un participant, jeudi dernier à Bordeaux, à l’hommage rendu à l’immolé qui a déclaré: «il y a le temps du Fouquet’s, il y a le temps du CAC 40, il y a le temps du recueillement et puis il y aura le temps de la révolte.» Propos rapporté, jeudi dernier, par le quotidien Le Parisien.

Un parallèle conforté également par la montée au créneau, hier, du directeur central du renseignement intérieur français (Dcri), Bernard Squarcini, pour jouer à l’épouvantail dans les colonnes du quotidien Libération relayé, aujourd’hui, par le quotidien Le Monde. Il s’y est tellement mal pris qu’il trahit l’intention de répandre la crainte parmi les Français pour mieux contenir la violence de leur ras-le-bol. Ce patron du renseignement annonce que «les communiqués de Ben Laden (il a oublié qu’il est mort) et d’AQMI (nous y voilà!) nous ciblent de plus en plus. Les Américains sont la cible n°1 et la France n°2 d’Al Qaïda». Pourtant les ordinateurs saisis dans la maison de Ben Laden par les Américains lors de l’assaut contiennent des projets d’attentats contre les Etats-Unis pas contre la France. De plus et à la question de savoir si la France est spécifiquement visée depuis la mort de Ben Laden, Squarcini répond «pas spécialement, non! Mais il nous faut prendre les devants».

L’esprit réputé carré des Français en prend un sérieux coup. La vérité est ailleurs. Elle se retrouve dans le livre, véritable réquisitoire contre Sarkozy, de son précédent ministre de la Défense, Hervé Morin. Un livre dont le titre «Arrêtez de mépriser les Français!» résume, à lui seul, l’état d’abattement des Français. Avec plus de 4 millions de chômeurs en 2011 qui ne cesse de s’alourdir, un pouvoir d’achat qui s’érode à vue d’oeil, la «compression» du service public, l’insécurité et la «désertification» de la campagne française pour ne citer que ces quelques exemples concourent à une vie quotidienne difficilement tenable pour les Français. Des observateurs français y voient «une nation bel et bien prête à exploser». Ils le disaient avant les crépitements de kalachnikovs à Marseille. Les Français sont inquiets et nous aussi. Un pays en proie à des troubles ne peut laisser indifférents ses voisins. L’Algérie ne devrait-elle pas aider la France à sortir de ce mauvais pas?

L’Expression

(merci à Jazzman)

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