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Les études scientifiques vont mal : baisse du nombre d’étudiants à l’université, précarisation du professorat et de la recherche. Une conséquence de la faillite du système scolaire, dont la faiblesse des élèves en français et en culture générale, ainsi qu’un manque de volonté politique.

Lors d’un cours que je donnais à Polytechnique sur la relativité générale, se souvient Jean-Pierre Bourguignon, certains élèves cessaient de noter quand je faisais des remarques d’ordre historique ou épistémologique.

Le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, a présenté en début d’année son “plan sciences” pour l’école. Son but : lutter contre l’innumérisme, «qui est à la maîtrise des nombres, du raisonnement et du calcul ce qu’est l’illettrisme à la maîtrise de la langue».

Un objectif que justifient des résultats décevants au niveau international (le niveau des élèves français dans les classements internationaux baisse, lentement mais régulièrement, même dans les disciplines scientifiques où la France conservait jusque-là un certain rang) et la désaffection pour les études scientifiques : une diminution de 40 % en dix ans des inscriptions en première année universitaire, en dépit d’une série S prééminente. […]

Mathématicien, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut des hautes études scientifiques (IHES), Jean-Pierre Bourguignon le confirme : «Il y a une véritable paupérisation des métiers académiques. Des étudiants brillants, agrégés et docteurs ès sciences, sont encore, à 30 ans passés, payés au rabais et forcés d’évoluer dans un environnement matériel déplorable.» Dès lors, comment reprocher à certains polytechniciens de choisir la banque ou le management plutôt que la recherche en mathématiques ? […]

Cette forte dégradation touche aussi l’autre grand pilier universitaire : le professorat. Métier déconsidéré, souspayé au regard des qualifications exigées et de l’importance de la mission, conditions de travail très dures : le poste attire de moins en moins de candidats. «L’an prochain au Capes de mathématiques, il y aura 950 postes pour 1 300 candidats ! Comment parler de sélection ? Je tâche de former des étudiants dont j’espère honnêtement qu’ils ne seront jamais profs, déplore Pierre Arnoux, mais qui le deviendront, hélas» […]

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