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On ne saurait dire s’il rit ou s’il pleure. Il arrive à peine à articuler ces mots qu’il semble pourtant connaître. Mais l’air qu’il entonne est reconnaissable entre tous. “Quand il me prend dans ses bras…” À la sortie du commissariat de Vintimille, à quelques encablures de la frontière française, Ahmed chante Piaf. La vie en rose. Rose comme les murs ligures environnants. Rose comme le permis de séjour temporaire qui vient de lui être remis. Un sésame que ce Tunisien de 23 ans attendait depuis quatre longues semaines. (…) Ahmed sait que le document qu’il tient entre ses mains finira par lui ouvrir grand les portes de la France, sa destination finale. (…)

L’Italie vérifie ensuite ces informations auprès de la Tunisie. Seules les personnes détentrices d’un passeport tunisien, même si elles ne l’ont pas sur elles, sont éligibles au titre de séjour. “Ce qui rend encore plus incompréhensible le blocage des autorités françaises”, soupire le policier. Un titre de séjour et un passeport en règle sont, en effet, les seules conditions requises par l’Union européenne pour la libre circulation dans l’espace Schengen. “Ça et un peu d’argent”, témoigne Mohammed, le visage marqué. Soixante-deux euros pour une personne seule, 31 si quelqu’un peut l’héberger en France. “Je ne comprends pas l’attitude de votre président”, coupe un de ses amis, Karim, qui cherche, lui, à rejoindre Lyon. Et de s’interroger : “À l’origine, il n’est pas étranger Sarkozy, aussi ?”

Le Point.fr

Merci à Vincent

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