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Des ouvriers portugais sont en grève à Angoulême et un peu partout en France Avec des contrats
de travail portugais, ils sont victimes du syndrome du «plombier polonais» Ils veulent se faire entendre.Ils ne sont qu’une douzaine d’ouvriers en grève le long d’une tranchée qui ne sera pas rebouchée de sitôt, en contrebas de la rue de Montmoreau à Angoulême. Visages fermés, mutiques, parce qu’ils ne parlent pas bien français. Et pourtant, ils font du bruit. Parce que le mouvement touche simultanément une centaine de chantiers disséminés dans la moitié sud de la France. Cent quatre-vingts Portugais au total, victimes du syndrome du «plombier polonais»
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Embauchés à Lisbonne par une entreprise de sous-traitance, Procme (1), envoyés en France dans la foulée pour travailler sur les canalisations de gaz de GRDF, certains sont là depuis quatre ou cinq ans. Avec des contrats de travail portugais.

Sur la fiche de paie, le patron met 35 heures», explique Hacène Matougui, le délégué CGT de Procme, qui, français, a la chance d’être mieux traité. Mais ils sont supposés faire 39 heures. La différence est mise de côté pour qu’ils prennent deux jours de congés en plus toutes les quatre ou cinq semaines afin de rentrer en week-end au Portugal. Une compensation peu orthodoxe. Et qui ne tient nullement compte des heures de travail effectives: «Même le conducteur de travaux reconnaît qu’on fait plus, grogne Hacène Matougui. On fait souvent dix heures par jour. Parfois, le chauffeur travaille de 6 heures du matin à 7 heures du soir.»[…]

Autre bizarrerie: leurs vacances ne sont pas payées. Et quand ils sont licenciés, ils n’ont droit ni au préavis, ni aux indemnités. «Alors qu’ils paient des impôts et des cotisations sociales», souligne Évelyne Videau, la secrétaire départementale de la CGT. Seul point positif, leur tarif horaire est aligné sur le Smic français.Leur contrat de travail portugais ne devrait être possible que dans la mesure où ils sont «détachés» pour des missions en France, mais qu’ils retournent régulièrement au Portugal. Ce qui n’est pas le cas.[….]

La Charente Libre

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