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A partir du lundi 11 avril, le port de la burqa dans la rue constitue une infraction. Le législateur a opté pour une formulation très large : «Nul ne peut, dans l’espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage». La formation des fonctionnaires et l’information du public paraissent cependant très incomplètes. Quant à l’application de la loi, elle pourrait s’avérer assez délicate …

Dans le centre de Saint-Denis, le gérant d’un Franprix n’a pas reçu de note interne de sa direction et exclut totalement de prévenir la police : «Pour me faire casser les dents à la sortie ? Merci bien. Je pense à ma sécurité avant tout», avoue le commerçant.

Simple en théorie, qu’en sera-t-il dans la pratique ? Après une période «pédagogique» de six mois durant laquelle aucun procès-verbal ne devait être signé, c’est dans un climat d’improvisation que paraît s’ouvrir la phase d’application. À la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en fin de semaine dernière, personne n’avait l’air au courant de la nouvelle loi. Des centaines d’affiches éditées par le gouvernement sont restées enfermées dans les cartons.

«La République se vit à visage découvert», dit le slogan. «On n’a reçu aucune instruction», avouait une employée de l’accueil. Toutes les administrations sont en principe concernées. Mais, comme à l’hôtel de ville de Saint-Denis, le bureau de poste de la rue de la République a oublié les affiches officielles. À l’adresse des usagers, on s’en tient encore au dessin d’un casque de moto barré ! […]

Le directeur d’un hôpital du Val-d’Oise qui préfère garder l’anonymat précise qu’il n’a pas l’intention de faire la police. «La priorité reste les soins» estime-t-il. De même pour Thierry Douine, président de la Fédération générale CFTC des transports : «J’espère que les choses sont claires pour les autorités : notre rôle est de transporter les usagers en toute sécurité pas de faire la police.» […]

La Croix

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