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Certains pays sont plutôt récalcitrants à accueillir leurs sans-papiers expulsés. Claude Guéant a décidé de leur forcer la main. Mais ce problème existe et s’est même aggravé depuis des années, sans que ni lui, ni Nicolas Sarkozy ne puissent y changer quelque chose.

A l’Elysée, on ne doit pas être fièr de ce chiffre : en 2009, 75% des décisions d’expulsions n’ont pas été exécutées.

Une des premières raisons est que dans 34% de ces non-expulsions, le pays d’origine n’a pas délivré dans les temps un laissez-passer consulaire (LPC) permettant à l’étranger sans passeport de rentrer au pays, du fait d’un retard, d’une carence de l’administration, voire d’un refus pur et simple de l’Etat d’origine. (…)

Et en 2009, seules 31% des demandes de laissez-passer consulaires ont été satisfaites par les pays d’origine dans les temps requis, pour le premier semestre 2010, ce taux est de 33,2%. Un chiffre inacceptable pour Claude Guéant. En attendant le vote de la future loi sur l’immigration, il souhaite accélérer la cadence pour remplir son objectif de 28 000 expulsions pour 2011.
(…) Au final, la baisse des effectifs de police, l’incompétence juridique et l’inertie diplomatique du gouvernement rendent difficile l’atteinte des objectifs annoncés en matière de migrations. Une certaine naïveté émane alors de Claude Guéant quand  il se plaint des expulsions pour janvier 2011 par rapport à janvier 2010 :
 

1822 éloignements ont été réalisés, soit une baisse de 8,5% par rapport à l’année dernière ».

Il oublie qu’en tant que directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, puis secrétaire général de l’Elysée et enfin ministre de l’Intérieur, il a été au cœur de la politique migratoire et est donc comptable des ratés de ce dossier y compris la non-délivrance de ces fameux laissez-passer. Proposer de régler demain les problèmes que l’on a pas réglé hier, voilà une belle ambition pour 2012.

 

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