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À Moulins, dix-huit mois de travaux vont être nécessaires pour édifier le futur Centre eurorégional des cultures urbaines. Début du chantier programmé en septembre. Pour une livraison prévue à la fin 2012. Où se côtoieront graff, danse, sons et documentations. […]

[…] Pour ce projet, la Ville a travaillé avec une quarantaine d’associations et acteurs identifiés pour leurs projets et spectacles dans le milieu du hip-hop. On peut citer entre autres Farid Berki, Axiom, Farid’O. « Ils suivent ça de près et ce sont des gens que l’on consulte très régulièrement. » D’ailleurs, annonce Catherine Cullen, ce futur centre des cultures urbaines sera doté d’une sorte de « comité des sages présidé par une personnalité incontournable du milieu et un représentant de la Ville ». On est visiblement loin des premiers contacts avec le mouvement hip-hop, au tout début du projet, qui avaient tourné court. « Je m’en souviens, c’était effectivement houleux ! admet l’élue. Mais je pense que c’est d’abord parce qu’ils croyaient qu’on baratinait. Puis d’autres ont eu peur que l’on concentre tout ici et qu’il n’y ait plus rien dans les quartiers. Ce qui ne sera pas vrai. La preuve, depuis deux ans, on a soutenu tout ce qui existe déjà. Ce centre, en fait, il faut le voir comme un “vaisseau amiral”. » Qui sera dirigé comme une maison Folie, avec une équipe dédiée. « L’idée étant de favoriser les pratiques et la formation. Et la professionnalisation, j’insiste ! »

Inédit en France

De l’inédit. Car en France, a priori, il n’existe pas de lieu similaire dans lequel se côtoient ces différentes disciplines, à savoir le rap, la danse et le graff. Pour le coup, il faudra bien sûr que les premiers concernés veuillent s’en emparer. « Ah mais nous, on propose des moyens, après s’il y a des acteurs ou des assos qui ne veulent pas s’en servir, il n’y aura aucune obligation ! » tranche Catherine Cullen, qui ajoute qu’il est surtout question de volonté politique en ce domaine. « Je rappelle que Lille a été la première ville à mettre en place un service dédié aux cultures urbaines, qui était d’abord tourné sur les jeunes et l’animation, avant que l’on ne l’intègre à part entière dans le service Culture, considérant que le hip-hop en est une de culture. Voilà, maintenant, ce lieu n’est que le prolongement de tout ce qu’on a développé jusqu’à présent ».

Affaire à suivre donc.

Et si l’on peut s’interroger sur l’appropriation de cet outil par les artistes du mouvement hip-hop, il est au moins une chose dont on peut être sûr, c’est qu’il changera considérablement la physionomie du quartier. D’où d’ailleurs tout le travail qu’a prévu de mener la maison Folie de Moulins, tout au long du chantier, avec les habitants, des écrivains, des artistes, etc. « Caroline Perret projette l’écriture d’un scénario fantastique, sur le changement ». Ainsi donc le futur Centre eurorégional des cultures urbaines se place dans les starting-blocks.

Ne reste presque plus qu’à lui trouver un nom. « On a demandé aux associations de nous faire des propositions, et c’est incroyable le nombre d’idées qui nous revient. » Catherine Cullen est satisfaite. « On est loin, très loin des débuts. Aujourd’hui, on collabore. » Petit indice pour les propositions, l’adjointe a un petit faible pour « L’Afrika Bambaataa », du nom de l’un des piliers du mouvement hip-hop. Ou la « Zulu Nation »…w

Le budget du Centre eurorégional des cultures urbaines s’élève à 12,4 millions d’euros, en coût et maîtrise, dont 3,4 millions financés par le FEDER ; 1 million par le conseil général, 950 000 E par l’État. Et la Ville attend encore la participation du conseil régional à hauteur de 900 000 E. […]

Nord Eclair

Mairie de Lille

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