Rokhaya Diallo , militante «féministe et associative» dépeint au journal algérien El Watan «une certaine France que les Blancs ne peuvent pas connaître».
Les faits divers montrent encore trop souvent des banlieues peuplées de sauvages qui brûlent des voitures, une image directement liée à la figure coloniale de l’Arabe au couteau entre les dents, et font la part belle au prétendu sexisme spécifique de ces populations.
Il règne une drôle d’ambiance en France, un climat malsain. Votre livre arrive dans un moment agité. Est-il facile d’être Noir ou Arabe sous Sarkozy ? Et peut-être bientôt sous Le Pen fille ?
[…] Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, une proportion démesurée des débats de société fustige les Français issus de l’immigration post-coloniale, et les étrangers réels ou supposés : débat sur l’identité nationale, sur la burqa, sur la laïcité, les prières dans la rue, les minarets, les expulsions de Roms, l’extension de la déchéance de la nationalité ; les mamans portant le hijab n’ont plus le droit d’accompagner les sorties scolaires, dénonciation de «l’islamisation» de l’équipe de France de foot […]L’image de l’Arabe et du Noir a peu évolué au cinéma et à la télé…
Malheureusement non ! Pouvez-vous citer une seule star de cinéma noire en
France ? Au cinéma, quelques acteurs d’origine maghrébine tirent leur épingle du jeu, mais, de manière générale, les acteurs et actrices non-blancs ont du mal à se défaire des rôles caricaturaux (délinquants, prostituées, femmes de ménage, aides-soignantes, mafieux chinois) et peinent à décrocher des premiers rôles. Le cinéma français ne reflète en rien la réalité de la France… […]
