Addendum du 03/03/2011 : Hauts-de-Seine : un homme se rend pour un meurtre après une rixe dans un bus
Très défavorablement connu des services de police, le suspect originaire de Fresnes (Val-de-Marne) l’homme a été déféré mercredi après-midi au parquet de Nanterre, qui a ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire. Son placement en détention provisoire a été requis, selon le parquet de Nanterre.
La victime, inconnue des services de police et originaire de Seine-Saint-Denis, s’était effondrée dans la nuit de vendredi à samedi en sortant du bus vers minuit à l’arrêt Croix-de-Berny, terminus de la ligne.
Grâce aux témoignages et à la vidéosurveillance, l’enquête a établi que c’est l’homme qui s’est rendu mardi qui a donné le premier coup de poing à la victime, qui a ensuite riposté.
Le suspect souffre d’éraflures qui lui ont valu un jour d’interruption temporaire de travail (ITT), alors que l’autopsie de la victime a constaté deux coups violents sur le crâne et une profonde blessure portée au cou. Ces constatations fragilisent la version de légitime défense mise en avant par le suspect, qui n’a pas été très bavard sur les circonstances de cette rixe.
L’homme devait être présenté à un juge des libertés et de la détention en fin d’après-midi. Il a été condamné dix fois depuis 2003, notamment pour extorsion et deux fois pour des faits commis avec violence
Mickaël, 27 ans, originaire de Fresnes (Val-de-Marne), s’est présenté hier matin à Nanterre devant les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine. Selon son récit, c’est pour « se défendre » qu’il a brandi une paire de ciseaux, ce vendredi soir à Antony. Le tueur présumé voulait « faire peur » à ses agresseurs et les éloigner après plusieurs minutes d’une violente altercation.
Il rentrait à Fresnes avec sa compagne après un dîner dans un restaurant parisien.
Dans le bus, à hauteur d’Antony, Mickaël est pris à partie par un groupe de passagers. Des jeunes qu’il ne connaît pas et qui s’en prennent à lui. Un regard de travers ? Un mot de trop ? Hier, ce qui a précisément déclenché l’affrontement restait flou. Reste que rapidement, l’altercation tourne mal. Invectivé, Mickaël reçoit aussi des coups de ses agresseurs, qui seraient au moins quatre, voire six.
D’autres voyageurs interviennent pour tenter de calmer le groupe. Les coups continuent de pleuvoir, jusqu’à ce que le chauffeur du bus arrête le véhicule à la Croix-de-Berny. La bagarre se poursuit à l’extérieur, Mickaël se retrouve à terre. Sa compagne se serait fait arracher son sac. Pour en finir, celui qui est alors la victime extirpe de la poche de son blouson une paire de ciseaux. Toujours selon ses dires, il avait cet ustensile sur lui car il l’utilise quotidiennement dans son travail. Employé dans un centre social pour sans-domicile-fixe, il déballe des colis alimentaires — avec les ciseaux — et les distribue aux indigents. En brandissant la paire de ciseaux, il espérait faire fuir ses assaillants. Mais il a planté les lames pointues dans le cou d’Habibou, un jeune homme de 24 ans de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).(…)
Ce n’est que le lendemain que Mickaël aurait appris dans la presse la mort du jeune homme. Après vingt-quatre heures de réflexion, il a décidé de se rendre. S’il avait choisi la fuite, sa cavale aurait vraisemblablement été courte car les enquêteurs ont accès aux images de vidéosurveillance de la RATP. « Il s’est rendu parce que, face à plusieurs personnes, mon client estimait qu’il était en légitime défense », selon son avocat. Placé en garde à vue dès sa reddition, Mickaël était toujours interrogé par les enquêteurs hier soir.
Un jeune homme de 24 ans est mort dans la nuit de vendredi à samedi suite à une rixe dans un bus à Antony (Hauts-de-Seine). La bagarre a éclaté vers 23 h 30 sur la ligne du Trans-Val-de-Marne, qui relie le Val-de-Marne aux Hauts-de-Seine.
La victime, originaire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), aurait été frappée à l’aide d’un objet pointu, peut-être un tournevis, et serait décédée à l’arrêt Croix-de-Berny, à la descente du bus. Les personnes impliquées seraient originaires de Seine-Saint-Denis, selon la préfecture.
