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Par André Grjebine, Directeur de recherche à Sciences Po-Centre d’études et de recherches internationales
Il fut un temps où tout paraissait clair : les défenseurs de la laïcité, de la République et de la société ouverte étaient les héritiers des Lumières. La xénophobie, le racisme, l’antisémitisme, bref la peur de l’autre, c’était l’extrême droite. Mais, par-delà les discours dénonçant le racisme et l’antisémitisme, c’est une victimisation sélective qui s’est imposée. La tolérance a été érigée en absolu, alors que les actes antisémites se multiplient et qu’un nombre croissant d’enseignants renoncent à enseigner la Shoah en raison des pressions qu’ils subissent. L’assimilation républicaine a été largement abandonnée. Les appartenances ethniques ou religieuses, que l’antiracisme avait initialement pour projet de rendre invisibles, sont désormais valorisées.

Par une sorte de manichéisme inversé, certains en sont venus à penser que l’autre avait toujours raison.

Ce faisant, ils ont confondu les hommes et leurs idéologies, aussi réactionnaires et antidémocratiques soient-elles. Le succès du discours sur l’islamophobie, impulsé par l’imam Khomeyni, n’a pas d’autre origine. Qu’importe alors que les islamistes soient hostiles à la laïcité, aux droits des femmes ou des homosexuels… Ils sont d’origine étrangère. De surcroît, eux ou leurs parents ou grands-parents viennent d’anciens pays colonisés. Cela doit suffire.
Le Monde
(Merci à Nono Couscous)

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