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La question fiscale – qui devrait occuper une place centrale dans la campagne de 2012 – s’annonce compliquée pour le très probable candidat à sa propre succession.

Pour Roland Hureaux, il sera difficile de convaincre les classes moyennes, qui s’estiment lésées par une politique fiscale surtout favorable aux couches les plus aisées.

Comment ne pas s’étonner que le président de la République, qui passe pour un grand stratège, mette en chantier dans une année pré-électorale, un sujet aussi périlleux que la réforme fiscale ?

Sans doute, ne sait-il pas que la difficulté de réformer les contributions fut à l’origine directe de la Révolution française ? […]

Le candidat Sarkozy a fait d’abord campagne auprès du groupe central, « ceux qui se lèvent tôt » ; en répétant à satiété qu’il fallait « travailler plus pour gagner plus », il épousait entièrement les valeurs de ce groupe : fierté du travail, hostilité à l’impôt, et à des degrés variables, hostilité aux abus de l’État providence, cela avec des nuances : l’hostilité au « tout-social » va croissante à mesure qu’on descend vers le bas de l’échelle ; elle atteint son maximum chez les « travailleurs pauvres » qui constatent presque tous qu’une situation d’assistance bien gérée rapporte autant ou plus que ce qu’ils gagnent en travaillant. […]

Si le bas de la classe moyenne, la classe ouvrière ou paysanne, en veut surtout aux assistés, le haut de la classe moyenne en veut à l’État. Plus le système fiscal est lourd, plus ses chances d’atteindre le haut de l’échelle, de rejoindre la vraie fortune, sont faibles. Comme dans le Bas-Empire romain, la lourdeur de la fiscalité rigidifie les classes sociales, ralentit la mobilité sociale ascendante (réservée à quelques grands fauves des affaires ou vedettes de la chanson au destin exceptionnel), ce qui ne va pas sans frustrations dans toute une partie de la classe moyenne. […]

Marianne2

(Merci à Phil)

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