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Le 10 février, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi sur l’immigration. Officiellement, il s’agit de lutter contre l’immigration clandestine en facilitant l’expulsion des “sans-papiers”, main-d’oeuvre bon marché et unique cible de la répression. Mais cette politique vise-t-elle réellement à son élimination se demande l’économiste Emmanuelle Auriol ?

Le choix schizophrène qui combine les actions médiatisées de reconduite à la frontière à l’absence de sanction contre les entreprises n’est pas propre à la France.

Tout d’abord, aucune loi n’a jamais empêché des sans-papiers de franchir nos frontières. En 2005, on estimait le flot annuel de migrants clandestins à 800 000 vers l’Union européenne et à 350 000 vers les Etats-Unis.

Intégrée au trafic de drogue et à la prostitution, l’industrie du passage de clandestins est florissante. En 2003, elle aurait généré 5 milliards de dollars de profits au Etats-Unis et 4 milliards d’euros en Europe.

Un moyen pourtant simple de décourager l’immigration clandestine est d’en limiter les bénéfices. Cela suppose de contrôler les entreprises qui emploient des clandestins, nombreux à travailler dans le BTP, la restauration, l’agriculture ou les services à la personne. Mais en dépit d’un discours politique dur, le gouvernement ne fait rien dans ce domaine. […]

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