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Le 11e jour du procès en appel de l’Angolagate n’a pas seulement confirmé le caractère hors norme de cette affaire de vente d’armes entre l’ex-URSS et l’Angola via le Franco-Angolais Pierre Falcone. L’audience en a également beaucoup dit, en creux, sur la façon dont le président de la cour, Alain Guillou, bombardé en dernière minute dans ce dossier, aborde ce contrat à 790 millions de dollars, aux ramifications à la fois financières, politiques et diplomatiques.

Consignés dans des « mémos » de son bras droit, Isabelle Delubac, elle-même bénéficiaire d’une prime de 1,3 million de francs, ces versements en liquide ne tombaient pas tout droit du ciel angolais, comme a toujours tenté de le soutenir Pierre Falcone. Celui-ci avait investi un vieil ami de la famille, Samuel Mandelsaft, en fuite en Israël et aujourd’hui âgé de 81 ans, de la mission de convoyer le cash. Habitué à le transporter dans des sacs en plastique Franprix ou Lidl, « Sam » était surnommé « Plastic Bertrand ». Mais, s’il avait toujours du cash disponible, c’est qu’il recyclait des espèces frauduleuses de boutiques du quartier de la confection à Paris, le Sentier. À l’autre bout de la chaîne, « Plastic Bertrand » recevait des virements en Israël. Malgré ses dénégations, l’image de diplomate angolais derrière laquelle s’abrite, à raison, le trafiquant d’armes a été sérieusement écornée hier par la démonstration du président Guillou.

Mais l’homme d’affaires n’a pas été le seul à subir ses flèches. En lisant avec une gourmandise affichée, durant près de deux heures, l’intégralité du jugement par lequel Jacques Attali a été relaxé en première instance « au bénéfice du doute », et « sans que le parquet fasse appel », le président Guillou a également ébranlé, par cette simple lecture amusée, la décision de première instance. Jacques Attali, approché par son ami l’avocat Allain Guilloux pour intervenir auprès du fisc en faveur de Pierre Falcone, avait fini par signer un contrat de 160 000 dollars avec l’État angolais pour l’étude d’un plan de microcrédit pour le pays. […]

Sud Ouest

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