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Une série de nouvelles plutôt inquiétantes est venue confirmer ces jours-ci l’essoufflement de la cavalerie financière (ou schéma de Ponzi) qui permet aux pays occidentaux de se refinancer à l’infini en dépit de leur insolvabilité :

  • Les États-Unis envisagent de lancer des emprunts à 100 ans ! Comme le dit Marc Fiorentino, « cela consiste quand il n’y a plus de place sous les lits et les meubles pour planquer la poussière, à la descendre à la cave. C’est un peu la technique du traitement des ordures à Naples. Au lieu de réduire la dette, on continue à emprunter en se disant qu’au moment de rembourser, ce sera le problème de l’arrière petit-fils d’Obama ou de Tim Geithner… »

  • Les fonds d’investissement vont se désengager des titres obligataires dont le rapport est presque nul et qui comportent trop de risques, Bill Gross par exemple ne s’est pas gêné pour le dire. Le patron de Pimco, le plus grand fonds obligataire mondial, parle dans son dernier Investment Outlook d’un pacte avec le diable (« devil’s bargain ») pour qualifier les politiques actuelles. Les capitaux iront s’investir sur les marchés actions des pays émergents et dans les monnaies à fort rendement.
  • La Fed tient à bout de bras les émissions obligataires du Trésor, prenant de plus en plus le relais des Chinois qui reportent désormais leurs investissements vers l’euro et, surtout, vers les actifs tangibles (or, argent, mines, pétrole, infrastructures, etc.). Recherchant désespérément des créanciers, la banque centrale américaine vient même d’accepter la Société Générale dans la liste de ses primary dealers !
  • Meredith Whitney, l’oracle des marchés, est attaquée pour avoir osé mettre en garde contre la faillite à venir de 50 à 100 municipalités américaines. On l’accuse d’avoir provoqué la récente fuite des investisseurs devant les muni-bonds…
  • Bien que Ben Bernanke s’efforce de les maintenir le plus bas possible au moyen du quantitative easing (selon Thomas Hoenig, la Fed discuterait déjà d’un QE3 !), les taux d’intérêt à long terme, actuellement, remontent…
  • Enfin, dans la zone euro, les discussions n’en finissent pas sur les bouées de sauvetage à mettre en place pour sauver de la faillite des pays périphériques proches de la rupture, et dont on sait, malgré les discours officiels lénifiants, que les taux de refinancement sur les marchés flirtent de nouveau avec leurs records historiques… La BCE continue de monétiser la dette et même la banque centrale irlandaise est autorisée à créer de l’argent pour le prêter à ses banques, menacées par le bank run en cours, sans passer par Francfort !

Conclusion : gare au krach obligataire ! Il faut être bien conscient des conséquences qu’un tel effondrement aura pour l’épargnant moyen, et je ne parle pas de l’inflation…

Olivier Demeulenaere

(Merci à Géraldine)

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