Fdesouche

Alors que l’activité des ports reste très perturbée, les inquiétudes sur les conséquences économiques se multiplient. A Marseille, 41.000 emplois seraient menacés. A l’occasion de son grand rendez-vous annuel, l’Ufip, l’Union française des industries pétrolières a dévoilé ce vendredi l’impact des grèves d’automne 2010 sur la seule industrie pétrolière : 230 millions d’euros.

Un chiffre qui pourrait s’accroître. Pour le quatrième week-end consécutif, l’activité des ports français sera affectée par les mouvements sociaux, la CGT exigeant toujours la validation d’un accord sur la pénibilité du travail.

A coté de ce « handicap » représenté par le manque de fiabilité du port marseillais, et dénoncé par Jean-Louis Schilansky le président de l’Ufip, la grogne monte surtout du côté des patrons d’entreprises fragilisées par le ralentissement de l’activité portuaire. Selon le patronat de l’agglomération phocéenne, les pertes à la fin du mois de novembre dernier, liées aux grèves, se chiffreraient à 800 millions d’euros.

A moyen terme, la poursuite du mouvement menace directement et indirectement 41.000 emplois précise l’organisation, qui a participé jeudi à une réunion des grands acteurs économiques marseillais.

Désormais «Un conteneur sur deux à destination de la France passe par des ports étrangers», a regretté Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13, l’Union pour les entreprises des Bouches du Rhône. «Les entreprises sont à l’agonie à Marseille où l’on est dans un état de grève permanent ».


Menace sur l’activité à long terme des ports

« Les entreprises n’en peuvent plus, on est en train de miner le tissu économique » renchérit le directeur général du port de Marseille, Jean-Claude Terrier. D’autant que si à court terme, l’impact des grèves sur l’emploi peut être amorti par des mesures de chômage partiel, il n’en est pas de même sur le long terme.

En proie à des blocages récurrents, le déficit d’image du port de Marseille ne cesse de s’agrandir. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’activité : le trafic de l’ensemble des terminaux du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) a cru deux fois moins vite en 2009 que ceux des ports méditerranéens, et trois fois moins que ceux d’Europe du Nord.

Et la chute du trafic pourrait se poursuivre. Sur le site de Fos sur Mer, les terminaux de containers et marchandises seront encore totalement bloqués ce week-end. Un nouvel arrêt qui porte à 29 le nombre d’annulation d’escales depuis le début du mois. Entre 1980 et 2010, le porte de Marseille a perdu 12% de part de marché, pour s’établir à 16% l’année dernière. Il vient encore de perdre une place au classement des pays européens (5e en 2010).

Pour autant, difficile avant tout retour à la normale, de chiffrer exactement le nombre d’emplois réellement menacés. En attendant, une cellule de la préfecture des Bouches-du Rhône va être créée pour sélectionner les sociétés touchées par les mouvements sociaux, et mener une évaluation en termes d’emplois. Environ 2.500 entreprises se verront attribuer des facilités bancaires, a annoncé le préfet Hugues Parant.

Du côté du Havre, ou le mouvement est lui aussi très suivi, la perte de l’activité portuaire liée aux grèves se porte à 40% a estimé le président de l’Union Maritime et portuaire du Havre. Environ 80% des 16.000 emplois que compte l’organisation sont aujourd’hui affectés indirectement, a-t-il précisé. En janvier plus de 50 escales ont étaient annulées sur 170 prévues, là aussi au profit d’autres ports, belges et hollandais.

Le Figaro

Fdesouche sur les réseaux sociaux