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Les policiers avaient été pris à partie rue de la Godille lors d’une mission de contrôle. « On est passé près d’un drame à partir d’une intervention classique ». Me Bohé, partie civile pour quatre fonctionnaires de police a résumé le sentiment général à la suite d’un contrôle d’identité dans un hall d’immeuble au numéro 12 de la rue de La Godille à Vaulx-en-Velin dans la soirée du 10 janvier.

Un contrôle banal et d’autant plus justifié qu’il faisait suite à une pétition des habitants du quartier se plaignant de la présence incessante de jeunes fumant des joints, et buvant des canettes.[…]. Mais ce soir-là, lorsqu’Ali Benrouma, à peine majeur, se fait palper, c’est son père Fathi, qui descend. « J’ai demandé à mon fils de remonter chez nous et les agents se sont énervés », s’agace ce chauffeur de bus qui n’a pas été le dernier à se rebeller et à vociférer.

Il s’en est suivi une scène classique dans les barres de banlieue : l’arrivée de copains n’ayant rien à voir avec les faits. Des ombres d’adolescents sortis de nulle part, mais prêts à en découdre. « Les choses ont pris de l’ampleur, selon l’un des agents, mon collègue a été frappé et il y avait de plus en plus de monde dans le hall ».[…]

L’équipage d’ailleurs n’a pas demandé son reste, embarquant Ali et préférant plus judicieux de revenir le lendemain terminer le travail « Ils sont venus avec des voitures de police et ont tambouriné à la porte comme s’ils venaient chercher Saddam Hussein », s’offusque encore le père, cueilli au réveil comme les potes du gardé à vue, Abdelramane Hedadji et Brahim Tati, auxquels on reproche des outrages lors de leur passage à l’hôtel de police.

Hier à l’audience des comparutions immédiates, l’ambiance était encore tendue et la patience du président Goudard a permis de désamorcer la colère sourde de la salle. « Nous sommes face à un gouffre d’incompréhension entre des jeunes qui se font contrôler trois fois par semaine et des fonctionnaires qui agissent dans le cadre de leur mission », s’est lamentée Me Faivre […]

Un discours de circonstance qui n’a pas empêché Ali Benrouma d’être condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis et maintenu en détention. En revanche son père et Tati ont été relaxés. Hedadji a écopé de six mois de prison, dont trois avec sursis et a été laissé libre.

Le Progrès

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