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Le halal intéresse les industriels lorientais et de toute la Bretagne. Hier, ils sont venus s’informersur ce marché à la chambre de commerce de Lorient hier.

Entretien avec Bruno Bernard, consultant de la chambre de commerce de Bruxelles

Pourquoi incitez-vous les industriels bretons à produire halal ?
La Bretagne est un grand pôle agroalimentaire. Ses industriels doivent se secouer pour ne pas être mangés tout cru par leurs concurrents. Si vous produisez du cidre, vous pouvez faire du cidre sans alcool et le vendre au Moyen-Orient. C’est évident, là-bas, il n’y a pas de pommiers, il n’y a que du sable !

Les personnes musulmanes qui recherchent du halal ne cherchent pas du riz ou de la semoule halal, ça, ils en ont en général. Ce qu’ils cherchent, ce sont des produits franco-français, qui sont aux normes halal, pour pouvoir le découvrir. Fabriquez des crêpes halal, ça se vendra !

Tous les produits sans porc et sans alcool peuvent être certifiés halal ?
Bien sûr. Le camembert, par exemple, est halal par définition car il ne contient ni porc ni alcool, mais s’il n’est pas certifié halal, il ne sera pas vendu au Moyen-Orient. Si vous le faites certifier halal, vous allez le vendre à des gens qui ont envie de le goûter.[…]

Le halal, pour vous, c’est une démarche marketing ?
Oui, et je ne le cache pas. Le halal, c’est du marketing ! Mais le bio aussi, c’est du marketing. Quand j’achète des produits sans OGM pour mes enfants, c’est du marketing, mais en attendant, ils sont sans OGM. Il y a là le respect du consommateur.

Moi, je ne suis pas religieux, je suis pour le respect des musulmans qui cherchent des produits conformes à leurs attentes religieuses, comme un consommateur bio attend un produit conforme à ses attentes bio.

Comment fait-on certifier halal son produit ?
On peut appeler la mosquée de Lyon qui enverra un imam qui viendra contrôler que votre procédé de fabrication est bien aux normes halal. La chambre de commerce de Bruxelles fait, elle, venir des imams d’Algérie. Ainsi, vous êtes certifiés pour un an. Ça coûte 1 500 €.

Certains, d’extrême droite, parlent alors de dîme à l’islam, ce n’est pas ça du tout. C’est une norme comme une norme iso où intervient à un moment dans l’équation, l’élément religieux. Il n’y a personne qui vient bénir l’outil ou quelque chose comme ça. L’imam ne vient pas donner une prière dans l’usine !

maville.com/Ouest France

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