Fdesouche

Le commerce extérieur de la Chine a atteint en 2010 les 2 970 milliards de dollars, soit une augmentation de 34,7% par rapport à l’année précédente. Les réserves en devises de la République populaire ont suivi le mouvement et ont atteint les 2 850 milliards de dollars, soit une augmentation de 18,7%.

Pendant qu’une grande partie du monde plie sous le poids des dettes, la Chine doit réfléchir continuellement pour savoir où elle pourrait bien investir tout cet argent. Il suffira de quelques mois pour que les réserves en devises de la Chine atteignent, voire dépassent, les 3 000 milliards de dollars. 3 000 milliards de dollars de trop !

Les excédents proviennent principalement du commerce avec les États-Unis. Les importations américaines en provenance de la Chine (ligne bleue sur le graphique ci-dessus) augmentent depuis des années, plus vite que les exportations américaines vers la Chine (ligne verte).

Pendant deux ans, et jusqu’en juin 2010, le cours du renminbi a été arrimé au dollar ; depuis, il s’est réévalué d’environ 3%. Le déficit de la balance commerciale américaine avec la Chine correspond environ à l’excédent du commerce extérieur chinois. Les États-Unis estiment que le yuan est sous-évalué d’au moins 20%.

La Chine peut faire remarquer que l’excédent de sa balance commerciale baisse. Cet excédent représente aujourd’hui environ 3% du PIB contre plus de 11% en 2007. Les échanges commerciaux internationaux semblent donc bien sur la voie de la normalisation, mais beaucoup trop lentement. Le taux de change devrait continuer à augmenter.

Les réserves en devises de la Chine sont investies pour la plus grande partie en T-Bonds ou T-Bills. Mais ces placements ne rapportent actuellement que 3,37% pour les bons du Trésor à 10 ans et 0,14% pour l’échéance à trois mois. Ces rendements sont, dans tous les cas, insuffisants pour couvrir le risque de change.

Quant à savoir si la Chine serait mieux lotie en achetant des obligations européennes — de l’Espagne ou du Portugal par exemple — c’est une question qui reste en suspens. Au 31 décembre dernier, la Chine détenait officiellement 1 054 tonnes d’or, soit 1,7% de ses réserves de change.

Conclusion : en 2011, la Chine jouera un rôle important en tant qu’investisseur sur les marchés financiers. Le plus gros des investissements pourrait éviter les obligations souveraines et se porter vers les actions, les matières premières et les métaux précieux.

Money Week

Fdesouche sur les réseaux sociaux