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Face à la flambée des cours du pétrole, les prix de l’essence à la pompe augmentent fortement depuis quelques semaines. Pour atteindre des niveaux presque comparables aux records de l’été 2008. Que doivent craindre les industriels pour les semaines à venir ?

A trois centimes près, les prix de l’essence sans plomb frôlent le record historique du 20 juin 2008. A la pompe, le super sans plomb 95 se vend 1,4668 euro par litre en moyenne. Contre 1,4971 euro par litre en 2008.
Sur le terrain, la fédération nationale des transports routiers (FNTR) se dit inquiète de la situation et craint des conséquences plus importantes qu’en 2008 : « à l’époque, la crise économique n’était pas passée par là », confie le porte-parole de la fédération. « Cela pourrait donc être plus dur cette année, surtout que le secteur a déjà connu bon nombre de défaillances ».

Pour Céline Antonin, économiste au centre de recherches spécialisé en économie de Science Po (OFCE), la hausse des prix du carburant est la conséquence de deux facteurs.

« D’abord, une hausse des prix du baril depuis fin décembre, face à des conditions climatiques rudes en Occident et à une forte demande en pétrole des pays émergents », explique-t-elle. « A cela s’ajoute un euro qui s’est affaibli face au dollar par rapport à 2008 ».

Risque d’inflation

Le risque d’une telle augmentation des prix du carburant est « une hausse de l’inflation, car les industriels qui utilisent le pétrole comme matière première vont répercuter cette hausse sur les produits finaux », selon Céline Antonin.

Sans compter que la plupart des industriels sont dépendants des transports routiers, qui répercutent la hausse des prix du carburant sur leurs clients.

« Toutes les entreprises du secteur routier n’utilisent pas cet outil législatif, tout dépend du rapport de force avec les clients », précise le porte-parole de la FNTR. « Et la situation devient complexe lorsque les prix augmentent beaucoup : les clients sortent tout juste de la crise et n’ont pas forcément les moyens de payer la note ».

« Demande en pétrole moins forte »

Pour autant, les conséquences sur l’économie et l’industrie pourraient être moins violentes qu’en 2008.

« La croissance dans les pays développés reste modérée », précise-t-elle. « Donc la demande en pétrole devrait être moins forte en 2011. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) table par exemple sur une croissance de 1,5% en 2011 contre 3% en 2010. Quant au taux de change, il ne devrait plus trop varier, car la situation économique aux Etats-Unis n’est pas plus mirobolante que dans les pays de l’OCDE ».

Mais elle ne cache pas que si l’euro venait à se déprécier de 10% par exemple, cela entraînerait une hausse des prix du carburant de 4,6% en France.

L’Usine nouvelle

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