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RTE, Réseau de transport d’électricité vient de publier son bilan électrique français 2010. Rapport où l’accent est mis sur la progression de la consommation électrique l’année dernière, soit +5.5% par rapport à 2009.

C’est d’ailleurs tout à fait normal parait-il, puisque les hivers seraient plus froids à cause du réchauffement climatique selon les experts en climatologie, dont on se demande toujours si eux aussi comprennent quelque chose au dérèglement climatique que nous observons depuis quelques années…

Rappelons que Réseau de Transport d’Electricité (RTE) est le gestionnaire du réseau public de transport d’électricité français pour la haute et très haute tension soit de63 000 volts à 400 000 volts. RTE est également le Gestionnaire de Réseau de Transport (GRT) de l’ensemble du réseau de distribution d’électricité, en France métropolitaine. Elle est issue de l’ex fleuron national Électricité De France, en partie démantelé depuis 2007.

La consommation nationale d’électricité s’est donc montée à 513 TWh (térawatt-heure), à comparer aux 487 TWh de 2009. Mais surtout aux 450 TWh affichés en 2001, soit une progression de 14% en une décennie :

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Selon RTE, cet accroissement de la consommation provient “pour les 2/3 de l’effet des températures d’une année 2010 plus froide que l’année 2009” car “selon Météo France, il faut remonter à 1987 pour trouver une année plus froide”. Un tiers de la hausse de la consommation en 2010 correspond à une reprise économique et aux développements des usages électriques (climatisation en particulier). A noter que pour la première fois, la consommation annuelle a dépassé les 500 TWh, établissant un nouveau record national.

Mais intéressons-nous aux exportations nettes d’électricité (solde des échanges contractuels) : elles sont en croissance de +19% en 2010 par rapport à 2009, s’établissant à 29.5 TWh. Un chiffre en trompe l’oeil quand on observe l’évolution sur 10 ans du solde. Car la France a bien perdu plus de la moitié de ses exportations nettes depuis 2001. Un très mauvais chiffre que RTE tente de masquer en ne publiant que la valeur de 2010, un procédé qui en dit long sur le malaise des dirigeants de l’entreprise :

solde-echanges.pngConsommation nationale en hausse et solde des exportations nettes en forte baisse : il parait évident que la France n’arrive plus à suivre la demande. La production d’électricité a bien connu une augmentation de +6% en 2010 par rapport à 2009, soit +17.9 TWh, mais RTE ne fournit aucun chiffre sur 10 ans. Les investissements ont pourtant progressé de +15% en 2010 par rapport à 2009, et surtout de +137% depuis 2004. RTE annonce que la fréquence des coupures a diminué de moitié depuis le début des années 2000 : les investissements ont donc servi à moderniser un réseau de distribution en mauvais état, et pas à faire progresser la production. CQFD !

Par type de production, le Nucléaire représente toujours la plus grande partie de notre électricité, avec 73.4% du total (progression de +4.6%). Viennent ensuite le Thermique (énergies fossiles) avec 10.7% de la production (+8.3%), et l’hydraulique (12.2% du total, en progression de +9.9%). L’éolien flirte avec les 2% de la production française (1.7%, progression de +22.2%). Suivent le Photovoltaïque (0.1% du total, progression de +281.6%) et les Autres énergies renouvelables (0.9% du total, progression de +11.1%). N’en déplaise aux écologistes jusqu’auboutistes, on ne peut que saluer la grande prévoyance de nos dirigeants politiques des années 60/70 quand ils ont privilégié le développement de l’énergie nucléaire pour notre production d’électricité nationale. Une clairvoyance dont n’ont su visiblement faire preuve leurs successeurs, tout particulièrement en ce qui concerne l’état du réseau de distribution de notre électricité.

A lire en complément : le communiqué de presse de RTE sur le bilan électrique français 2010

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