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Addendum du 20/01/2011 : Des pavés dans la vitrine de la pharmacie

Cela commence à prendre une forme de harcèlement. Après avoir été braquée, à quatre reprises, par un homme armé, Fatiha Djegaoud, patronne d’une pharmacie aux Moulins, a de nouveau été agressée, hier, en fin de journée. Deux pavés ont été jetés dans sa vitrine. « J’ai cru qu’on nous tirait dessus ! », laisse-t-elle tomber. « Il y avait des clients dans la pharmacie. J’ai immédiatement crié pour qu’ils s’écartent des vitres ! Heureusement, parce qu’après le premier gros pavé il y en a eu un second… »

À l’extérieur, elle aperçoit une silhouette noire, qui part en courant. « Il – ou ils – ne venait que pour dégrader ma devanture. Je ne crois pas que nous étions directement visés » suppose-t-elle. Quoique… « Depuis que deux jeunes, suspectés des braquages, ont été arrêtés, on me glisse de faire très attention à moi… Jusqu’à vendredi dernier, il y avait des policiers en faction à quelques mètres de mon officine et j’étais tranquille. Là, ça recommence… Et je crains le pire ! »

J’en ai vraiment assez ! Je veux quitter cette cité. ». Elle n’a plus aucun espoir. « J’ai appelé la police. Ils sont venus constater les dégâts… Et après ? »

Nice Matin

Ils ont tout juste 15 ans. Mais ils sont soupçonnés d’avoir commis pas moins de sept braquages au cours des dernières semaines ! Ces « bébés » braqueurs seraient notamment les auteurs présumés des quatre attaques ayant visé, en deux mois, la même pharmacie aux Moulins à Nice.

Interpellés mardi matin par la sûreté départementale, ils doivent être présentés aujourd’hui à un juge d’instruction, a indiqué le parquet de Nice. Celui-ci envisage de requérir leur placement en détention provisoire. Identifiés par les limiers de la brigade criminelle qui les ont traqués sans relâche, les suspects auraient également attaqué l’autre officine du quartier, en décembre dernier, ainsi que deux bars-tabac du secteur.

Rien n’a pour l’heure filtré sur les investigations, les conditions de leur identification ni le résultat des perquisitions à leurs domiciles.

On sait en revanche que les deux suspects n’étaient, jusqu’ici, que très peu connus des services de police. Pour des broutilles. En quelques mois, ces deux ados auraient donc franchi les étapes jusqu’à risquer la cour d’assises des mineurs. Reste qu’à ce stade, ils sont encore en garde à vue.

« Je suis vraiment en colère », a réagi hier Fatiha Djegaoud, la gérante de la pharmacie braquée à quatre reprises, en apprenant l’arrestation et l’âge des suspects.

« Il n’y a plus de respect. C’est dramatique »

« Ce sont des gens qu’il peut nous arriver de servir, tout comme leurs parents. Il n’y a plus de respect ! En fait, je suis profondément désolée : ils pourraient être nos enfants… C’est dramatique. »

Après quatre vols à main armée, Fatiha Djegaoud a estimé le montant dérobé à 2 500 €. Il lui en coûtera sans doute le double pour réparer sa porte. Mais c’est sans commune mesure avec le préjudice moral et corporel subi par la commerçante et ses employées.

« Je suis suivie psychologiquement, soupire-t-elle. Je n’avais jamais vu un psy de ma vie ; il a fallu commencer… »

Nice Matin

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