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La Chine détient des réserves de change encore plus importantes que prévu. Voici ce que cachent ces chiffres.

Voilà à quoi ressemble un (seul) milliard de dollars, en coupures de 100 !

2.848 milliards de dollars, c’est le montant de réserves de change de la Chine à la fin décembre 2010. L’augmentation de 450 milliards de dollars des réserves de change de la Chine en 2010 est vertigineuse.

Certes, elle vient de la volonté de Pékin d’empêcher l’appréciation du yuan. Mais « elle illustre aussi l’aggravation du déséquilibre économique mondial et la force de frappe exceptionnelle dont dispose aujourd’hui la Chine devenue à la fois l’atelier, l’investisseur le mieux doté et le banquier du monde », dit Antoine Brunet, d’AB Marchés.

Avec 2.848 milliards de dollars, elle détient à elle seule 30 % des réserves mondiales. Et encore, ce chiffre ne tient-il pas compte des réserves déjà apportées à ses grands fonds souverains. Si l’on y ajoute les 269 milliards de dollars de Hong Kong Monetary Authority, la « Grande Chine » détient donc 3.117 milliards, soit 34,4 % des réserves mondiales.

Mais ces chiffres recèlent d’autres informations intéressantes. Car ces 450 milliards de dollars d’augmentation viennent pour 183 milliards « seulement » des excédents commerciaux. Si l’on extrapole – faute de données complètes à fin décembre – les investissements directs étrangers (IDE) entrants à 100 milliards de dollars, et les sortants à 60 milliards, reste 227 milliards non expliqués.

Si la balance courante, publiée bien plus tard, est, comme lors des cinq dernières années, supérieure de moitié à l’excédent commercial, les revenus chinois à l’étranger pourraient s’élever à quelque 90 milliards en 2010.

Reste alors 137 milliards d’entrées de capitaux en Chine non expliquées : pour Bei Xu, spécialiste de la Chine chez Natixis, c’est la diaspora chinoise, voire des étrangers, qui placent des capitaux en yuans, pour jouer à la fois sur sa rémunération (2,75 % l’an) et sur ses perspectives d’appréciation, sachant que chaque résident chinois a le droit de recevoir 50.000 dollars par an de l’étranger.

L’opération serait même si fructueuse que des circuits souterrains se sont créés pour faire entrer des capitaux et spéculer sur le yuan. Un flux de « hot money », lui aussi, considérable.

La Tribune

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