Fdesouche

Contrairement aux autres membres de l’Union, la Suède n’a pas besoin de mettre en oeuvre une politique d’austérité. Le pays est en effet en plein boom : au troisième trimestre 2010, sa croissance a atteint 6,9% en rythme annuel, un chiffre supérieur à celui de beaucoup de pays émergents.

Cette performance s’explique d’abord par l’excellente tenue des exportations, qui représentent près de 50% du PIB. Profitant de la dépréciation de la couronne (elle a perdu 10% par rapport à l’euro en l’espace d’un an [N.B. : c’est l’inverse ! – fortune.fdesouche.com), elles se sont envolées de 12,5% sur un an au troisième trimestre. Ce rebond n’est d’ailleurs pas uniquement lié à celui des économies émergentes.

En 2011, la croissance de la suède devrait tout de même atteindre 3%, presque le double de la zone euro !

La Suède tire aussi parti de la reprise qui s’est amorcée en Europe au début de l’année sous l’effet des plans de relance. Les deux tiers de ses ventes à l’étranger – pour l’essentiel des produits haut de gamme – sont en effet destinés au vieux Continent. Le pays a aussi beaucoup profité de l’envolée des cours des matières premières – la Suède est le premier producteur européen de fer, de plomb et d’or, et le deuxième pour le cuivre – qui représentent 11% de ses ventes extérieures.

La croissance de la Suède est aussi tirée par sa consommation intérieure et c’est la grande différence avec l’Allemagne. Il faut dire que grâce à la profonde réforme de l’État mise en oeuvre au début des années 1990 et à plusieurs années de forte croissance, le gouvernement disposait de bonnes marges de manoeuvres budgétaires avant la crise – l’excédent public atteignait 3,6% du PIB.

Il a donc lancé un vaste plan de relance (l’équivalent de 4,5 points de PIB) sans mettre en péril ses finances publiques. Et, contrairement à ses voisins, il n’a pas besoin de s’imposer aujourd’hui une sévère cure d’austérité, en relevant les impôts ou en coupant dans ses dépenses. La Suède est déjà à l’équilibre budgétaire cette année, et elle affichera même un léger excédent en 2011 !

Autre atout du pays : son système bancaire, très peu internationalisé, n’a guère souffert de la crise. Et, comme le pays ne fait pas partie de la Zone Euro, la banque centrale a pu diminuer ses taux d’intérêt sans tergiverser, à la différence de la BCE.

Les entreprises ont pu recommencer à emprunter, et les ménages, souvent endettés à taux variable, ont vu leurs remboursements s’alléger. Au total, la croissance suédoise est très équilibrée, avec une reprise de l’investissement (+9,9%) et de la consommation (+3,5%)

Source : Capital, janvier 2011 (version papier, p. 71) – Caroline Newhouse-Cohen, économiste à BNP Paribas, spécialiste des pays OCDE.

(Merci à banqueroute)

Fdesouche sur les réseaux sociaux