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Bank of America se trouve au centre des conjectures depuis que WikiLeaks a menacé de s’attaquer à une grande banque américaine, jamais nommée, mais les analystes doutent que ces révélations soient suffisamment fracassantes pour ébranler l’établissement.

Les ennuis de la plus grande banque américaine ont commencé le 30 novembre après la publication par le magazine Forbes d’une interview de Julian Assange. Le fondateur du site internet spécialisé dans la publication de documents confidentiels y affirme qu’il publiera début 2011 des éléments compromettants pour la direction d’une “grande banque américaine,” sans la nommer.

Placer ses “fonds dans un endroit plus sûr” (WikiLeaks)

Aussitôt, les médias américains déterrent un autre entretien donné un an plus tôt par Julian Assange, au magazine Computer World, où il affirmait détenir “5 gigaoctets de données provenant de Bank of America, du disque dur d’un de ses dirigeants.” Ce jour-là, le titre Bank of America dévisse de plus de 3 % à la Bourse de New York. Mais Wall Street a rapidement tourné la page. Depuis, il s’est envolé de plus de 20 %, profitant de l’engouement des investisseurs pour les valeurs financières en cette fin d’année.

Pendant ce temps, le ton est monté entre la banque et le site internet. Bank of America a annoncé, mi-décembre, suspendre toutes les transactions destinées à Wikileaks, emboîtant le pas à MasterCard et Visa. Réplique du site internet, sur son fil Twitter : “Votre entreprise fait des affaires avec Bank of America ? Nous vous conseillons de placer vos fonds dans un endroit plus sûr.

Supputations sur les révélations

Dans un entretien au Times mardi, Julian Assange, toujours sans citer de nom, a prévenu : “Si ces responsables agissent de manière responsable, il y aura des démissions.” La banque a refusé de commenter ces déclarations.

M. Assange a soigneusement orchestré la publication d’informations pour obtenir des répercussions les plus fortes possible,” a commenté dans une note à ses clients l’analyste financier Dick Bove, de Rochdale Securities. “Il manoeuvre magistralement pour obtenir la couverture médiatique la plus importante possible quand il va publier ses données.” Mais pour cet analyste, très écouté sur les marchés financiers, “il est très discutable de penser que M. Assange dispose d’informations nouvelles sur Bank of America.

L’analyse explore plusieurs hypothèses sur le contenu des révélations. Une attaque sur le patron du groupe de Charlotte (Caroline du Nord, Sud-Est), Brian Moynihan, “ne serait probablement pas efficace,” selon Dick Bove : il n’occupe son poste de P-DG que depuis un an.

Cellule de crise chez Bank of America

Deux acquisitions réalisées en pleine tempête financière pourraient poser problème : celle du spécialiste du crédit hypothécaire Countrywide et la banque d’affaires Merrill Lynch. Mais dans les deux cas, les poursuites judiciaires qu’elles ont suscitées ont été soldées par Bank of America à l’aide de centaines de millions de dollars. Le seul point critique, selon Dick Bove, serait d’apprendre que les dirigeants de la banque créaient sciemment des produits financiers déficients pour les vendre à des clients naïfs.

Le géant bancaire, qui touche pratiquement un ménage américain sur deux, n’est pas resté les bras croisés. Selon la chaîne Fox Business News, il a mis en place une cellule de crise pour se préparer. Le site spécialisé DomainNameWire rapporte qu’il a acheté des noms de domaines comprenant le nom de ses dirigeants ajoutés à des qualificatifs insultants, comme BrianMoynihanSucks.com. “On en a déjà vu beaucoup avec cette crise financière, et il faudra que les informations publiées soient extrêmement choquantes pour qu’elles créent de nouveaux dégâts”, ont commenté les analystes de Beacon Equity, pour qui WikiLeaks “bluffe quant à la gravité des documents qu’il détient.”

Le Point

(Merci à Pakc)

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