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Le palais de dame Martine

Par Xavier Raufer

Le mois dernier, le Forum des idées du Parti socialiste a publié un rapport intitulé “La ville au XXIe siècle. Pour une nouvelle société urbaine” et organisé sur ce thème, à Lille, une conférence présidée par Martine Aubry.

Un parti politique majeur, un important thème sociétal, un terrain des plus criminogènes, bien sûr, le criminologue se précipite. Surtout qu’il s’agit, rien que ça, de « construire une nouvelle vie urbaine ». Le rapport de 23 pages en main, entamons la lecture : « Au siècle dernier la ville émancipait, désormais elle oppresse… quartiers et banlieues populaires devenus des ghettos ethniques. » D’emblée, un réalisme qui surprend heureusement. On se prend à penser que la vingtaine d’experts et d’élus réunis un an durant, « la crème de la crème » nous dit Libé, a été bien choisie et a bien travaillé. De fait, la liste en impose : maires de grandes villes, députés et sénateurs ; architectes, urbanistes et même paysagistes, philosophes et sociologues. Tiens ? pas de criminologue ? Le crime serait-il occulté, ou oublié, dans les projets urbains socialistes ?

Voyons la suite. Et là, à lire le texte, on hésite vite entre abasourdissement et amusement.

Amusement d’abord – les occasions de rire n’étant pas si fréquentes aujourd’hui : rédigé par de purs bobos (bourgeois-bohème ou, plus cruellement, bolcheviks-Bollinger), le texte use et abuse du mode naturel d’expression de cette élite distinguée : l’oxymore (contradiction absurde ou poétique). Ainsi ce désir exprimé de « lieux humains, intenses et tranquilles » ou ce projet de « faire vivre des artistes dans la ville » mais « sans l’agression extérieure que représente le bruit ». De la musique pour sourds-muets. Bien sûr. On peut aussi s’interroger sur les substances (licites ou autres) absorbées par des experts et élus rêvant de « bâtiments flexibles » ou de « territoires en mouvement ».

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