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Elle a les mains qui tremblent un peu Zineb. Pourtant, son appareil photo semble bien accroché entre ses doigts. Son oeil cherche le regard de son mari. Lui, ce Marocain qui, dans quelques minutes, va recevoir, comme une centaine de personnes, son décret de naturalisation. “On est soulagé, lâche Zineb. C’est un grand moment pour nous. On rêvait que sa situation soit régularisée depuis longtemps. On va enfin pouvoir vivre normalement, et lui, se sentir sur le même pied d’égalité que les autres.”

“Pouvoir voter” Dans l’hémicycle Bargemon (2e arr.), là où les récipiendaires ont pris place, on entendrait une mouche voler. Il y a bien ici ou là un enfant qui court entre les chaises, mais l’ambiance n’en est pas moins singulière. Tout comme le discours de Wahib, Algérien de 27 ans, appelé à témoigner par l’adjoint UMP délégué au “Plan Marseille mieux vivre ensemble”, Daniel Sperling: “Depuis le début, je me sentais français, même si ne pas avoir la nationalité me faisait penser que je ne l’étais pas vraiment.

Et des Walib, il y en avait 111 hier matin, âgés de 5 à 80 ans, venus de 22 pays différents. Dont Boina, 54 ans, originaire des Comores, employé municipal depuis … 26 ans : “Le chemin a été long à la suite d’un imbroglio administratif. Mais mieux vaut tard que jamais. C’est une grande consécration pour moi… Et je vais enfin pouvoir voter!” Une cérémonie qui doit disposer “d’une dimension forte” d’après Daniel Sperling, de manière à laisser un souvenir impérissable à ces quelque 2400 nouveaux Français que Marseille accueille chaque année.

La Provence

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