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Le Portugal pourrait se voir contraint d’accepter avant la fin de l’année une aide internationale, dont le montant prévisible est estimé entre 45 à 60 milliards d’euros.

Jose Socrates

Les marchés parient que le Portugal sera le troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l’Irlande, à demander une aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

Avec une économie peu compétitive et une croissance très lente, le Portugal se trouve confronté à une envolée de ses coûts de financement sur les marchés internationaux.

Le Premier ministre portugais, Jose Socrates, maintient que son pays n’a pas besoin d’être renfloué et que le budget d’austérité qui vient d’y être adopté permettra de maintenir les finances à flot.

Mais de nombreux économistes pensent désormais qu’une aide est inévitable. Certains jugent qu’elle pourra être lancée avant la fin de l’année si Lisbonne accepte de la recevoir à titre préventif, pour mettre à l’abri l’économie espagnole.

« Il est très probable qu’ils demanderont une aide, peut-être avant Noël en fonction de l’évolution du marché ces prochains jours », a déclaré Jürgen Michels, économiste chez Citigroup.

Si besoin est, le Portugal pourra, comme l’Irlande et la Grèce, recevoir un plan d’aide sur trois ans à un taux d’intérêt comparable à celui accordé à Dublin, soit 5,7% à 6,0%, jugent des sources au sein de la zone euro.

Mais l’urgence d’un sauvetage se faisait vendredi moins pressante. L’écart de rendement entre les titres souverains portugais et leurs équivalents allemands a diminué, grâce à l’annonce que la Banque centrale européenne avait racheté de la dette du Portugal.

De source interne à la zone euro, on indiquait qu’aucun plan d’aide UE/FMI n’était pour l’instant évoqué, et que le montant de 60 milliards d’euros évoqué par les marchés était probablement exagéré.

Le Portugal a achevé son programme d’émission de dette pour 2010 et la prochaine échéance de remboursement n’est prévue qu’en avril. Lisbonne devra alors payer 4,5 milliards d’euros.

Selon l’agence portugaise de la dette, l’IGCP, Lisbonne doit rembourser 9,5 milliards d’euros en 2011, 8,5 milliards en 2012 et 8,7 milliards en 2013. Le montant total à septembre 2013 atteint 26 milliards d’euros.

Selon le budget portugais 2011, les besoins de financement nets du Portugal atteignent 10,75 milliards d’euros, avec un déficit budgétaire de 10,5 milliards d’euros.

Ces deux montants donnent un total de 36,5 milliards d’euros, mais un plan d’aide en trois ans devra également financer les déficits budgétaires de 2012 et de 2013, pour l’heure difficiles à estimer.

Aspect rassurant de la question, contrairement à ce qui s’est passé en Irlande, le secteur bancaire du Portugal ne pose pas de problème particulier. Dans le cas de l’Irlande, le sauvetage des banques avait considérablement alourdi la note.

Certains économistes estiment qu’en cas d’aide internationale, le Portugal pourrait recevoir une facilité de paiement qui suffirait à apaiser les marchés et que Lisbonne pourrait très bien ne jamais avoir à utiliser.

« Je pense que le Portugal aura une facilité comparable à celle de l’Irlande, quelque chose qui ressemble à un arrangement provisoire, dans lequel le gouvernement, et peut-être les banques, pourraient puiser en cas de besoin. Ils tenteront d’obtenir ce type de dispositif dans l’espoir que les marchés se calment et qu’ils n’aient pas besoin de s’en servir », estime Anke Richter, directeur de recherche chez Conduit Capital Markets, à Londres.

Reuters

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