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L’Afghanistan et l’Irak ont vu les sociétés privées de sécurité prendre du galon dans les actions combattantes. Ces sociétés n’ont pas véritablement convaincu et leurs réputations sont plutôt mauvaises. Entités sans trop de scrupules, on les a vu transgresser allègrement les lois et s’engager sur des actions réprouvées par tous, y compris leurs commanditaires.

Ce micmac d’actions condamnées par les pays mêmes qui ont fait appel à elles conduisent ces sociétés à plus de réflexion, elles appellent à réglementer d’urgence le business sentant bien que les diminutions d’effectifs militaires des grandes nations leur laisseront un vide à combler.

Les interventions de ces sociétés pourront être rémunérées de la pire des façons : par des droits particuliers signés entre lesdites sociétés et des potentats leur concédant de véritables « droits » de pillage de ressources pétrolières ou minières ; ces potentats n’ayant pas d’autres moyens de paiement faute de dollars.

Les futures interventions pourront ainsi être confiées – en tout ou partie – à des entités dont les pertes au combat ne pèseront pas sur les opinions puisqu’elles ne seront pas plus évoquées que comptabilisées qu’elles ne le sont aujourd’hui et n’influenceront que peu la donne électorale.

Ces organisations, si elles agissent hors des règles onusiennes et otaniennes dépendent d’un organisme stationné à Washington, l’ISOA, qui tente de fédérer ces sociétés privées en les dotant d’un code de bonne conduite qui redorerait un blason qui n’a jamais vraiment brillé autrement que par des exactions, des missions tordues et des conduites guère honorables.

Ces travaux de bonne conduite, sous égide suisse, ont été formalisés par l’élaboration d’un document dont les signataires, y compris la controversée Blackwater, comptent bien tirer avantage en gagnant en respectabilité. Quoi qu’il en soit, la démarche n’est pas dénuée de bon sens et pourrait satisfaire tout le monde ; rien de plus pratique pour un état que de louer les services d’une armée privée qui ne coûterait qu’à l’usage ; mais qui aurait des comptes à rendre et serait soumise à une juridiction (mais laquelle ?) ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Nous entrons dans une ère de démilitarisation – pour les occidentaux – qui impose aux états des réductions d’effectifs drastiques (suppression des services militaires notamment) ouvrant ainsi les portes à la sous-traitance militaire. Ne nous y trompons pas, la super puissance militaire américaine ne perdra pas un pouce de terrain sur celui des grandes interventions puisqu’elle contrôle et contrôlera durablement ces sociétés, toutes d’obédience américaine. Le désir de moralité qui pointe n’a pour objectif que de blanchir un secteur d’activité qui s’est couvert de gloire en Irak et Afghanistan.

Armées.com

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