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Azouz Begag, chercheur au CNRS (université Rennes-II) et ancien ministre de l’égalité des chances souligne, après le dernier remaniement ministériel, que la «diversité» en politique ne s’incarne qu’au travers de femmes d’origine immigrée qui «ont une meilleure image que les hommes».

Au sein de la population arabo-musulmane de France, cette féminisation exclusive de l’intégration des minorités passe mal. Elle a un goût amer de provocation. Elle symbolise aux yeux de beaucoup une émasculation (…)”

(…) Ces nominations marquent une nouvelle étape dans les prérequis exigés des enfants de l’immigration désireux de faire carrière en politique : qu’ils soient des minorités invisibles et silencieuses. C’est ce que la société d’accueil demandait à nos parents arrivés en tant que force de travail dans les années d’après-guerre ! Ce qui s’appelait alors raser les murs. 2011 sera l’année de tous les risques d’exacerbation identitaire. Les provocations de tous bords ont déjà commencé. Après avoir été louée et chantée à tue-tête, la diversité est désormais orpheline en politique. Le terrain est libre pour le déclenchement des hostilités contre les autres.

Le Monde

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