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Le rappeur et slameur banlieusard a gagné le prix Egdar Faure. Quand on découvre l’opus, on écarquille les yeux et on se demande si les membres – éminents – du jury, de Pierre Moscovici à Olivier Dassault – ont vraiment lu la prose d’Abd Al Malik.

Pourquoi ? Comment ? Sur le site de la fondation Edgar Faure, pas la moindre trace d’une explication, d’un critère de sélection, d’une infime raison qui aurait poussé le jury à primer l’ouvrage d’Abd Al Malik. Après lecture, deux questions se posent : Elisabeth Guigou, Pierre Moscovici, François Sauvadet, Gérard Miller, Roland Dumas, Olivier Dassault, jurés 2010, ont-ils lu ou au moins feuilleté le livre récompensé? Quelle conception ont-ils des banlieues françaises et de leur avenir pour considérer qu’un ouvrage comme celui ci fournit une analyse politique ou une perspective riche et pertinente ?

(…) Seule solution proposée pour s’extirper de cette condition de banlieusard: la religion. Converti à l’Islam soufi depuis une dizaine d’années, l’auteur dédie d’ailleurs son livre à Sidi Hamza, considéré au Maroc comme le maître du soufisme. Le fameux Peggy du bouquin est lui aussi converti. Sa rencontre avec le nouveau médecin du quartier, «un jeune Gaulois aux yeux bleus dont la rumeur disait qu’il était musulman», est l’occasion de vanter les mérites de la religion musulmane, et de coucher sur treize pages un prêche imaginaire célébrant la grandeur du soufisme. L’Islam comme salut, voilà le vrai sujet du livre d’Abd Al Malik. Il est étrange que les membres du Jury se soient conduits comme si Edgar Faure avait été apôtre, et sa fondation destinée à décerner le prix du livre prosélyte.

Marianne2.fr

(Merci à Renaud84)

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