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Selon l’Observatoire de la délinquance, la délinquance des filles connaîtrait une véritable explosion. Faux, objecte le sociologue Laurent Mucchielli qui conteste les statistiques de la police.

Selon l’organisme créé en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, «  le nombre de mineures mises en cause pour des atteintes aux personnes a augmenté de 83,7 % entre 2004 et 2009 ». L’Observatoire rappelle certes que les filles sont majoritairement impliquées dans des atteintes aux biens (comme les vols) mais soutient qu’elles sont de plus en plus violentes, à l’instar des garçons dont les violences grimpent aussi de + 46 %. (…)

Second constat des spécialistes qui exploitent et publient les statistiques de la police et de la gendarmerie : il y aurait de moins en moins d’écart entre garçons et filles pour ce qui est de régler leurs comptes. Ainsi, entre 1996 et 2009, la hausse du nombre de mineures mises en cause a été de 6,8 % en moyenne. Aujourd’hui, elles représentent 15,5 % du total des mineurs poursuivis. (…)

Alors, info ou intox ? Constat ou surinterprétation ? Pour plusieurs sociologues, spécialistes des questions de sécurité, le compte n’y est pas. Laurent Mucchielli, chercheur au CNRS, soutient que «  le comptage policier reflète mal la réalité », que ces chiffres «  ne sont en rien un sondage permanent de l’état de la délinquance en France […] Car, chez nous, comme dans d’autres pays, la plupart des infractions ne sont pas dénoncées à la police ou la gendarmerie ».

Lui préfère les enquêtes de «  victimation », qui signalent «  un niveau de violences inchangé parfaitement stable sur les dix dernières années ». Au final, l’auteur du livre La violence des jeunes en question, qualifie de « fantasme récurrent » l’antienne selon laquelle «  les filles sont plus violentes qu’avant ! », dans une société «  où nos seuils de tolérance s’effondrent ». (…)

Le Républicain lorrain

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