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Nicolas Offenstadt, Maître de conférences à l’université de Paris-I, revient sur le projet de création d’une «Maison de l’histoire de France» qui devrait être accueillie aux Archives nationales à Paris. Certains historiens craignent qu’une telle institution ne serve à promouvoir l’identité nationale et pourrait conduire à des dérives «nationalistes». Une intersyndicale s’y oppose également.

Cette née, pendant la campagne électorale de 2007, de la convergence idéologique entre les grands discours de Nicolas Sarkozy sur le passé du pays et les inquiétudes politiques d’un conservateur du patrimoine, Hervé Lemoine. Les deux sont en phase pour diagnostiquer une «crise identitaire» de la France et dénoncer les menaces du «lobbying mémoriel», celui des groupes et communautés qui cherchent une reconnaissance publique à un passé souvent douloureux.

Pour Christophe Charle, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-I, un «débat public productif» sur l’histoire de France doit se situer «dans un cadre non national et européen, voire plus vaste». Il faut renouer avec un regard universel ou universalisable «à mesure que la France s’intègre dans l’Europe et doit intégrer des populations venues du monde entier». Jean-Pierre Rioux, inspecteur général honoraire de l’Education nationale, auteur du rapport sur les sites possibles d’implantation, trouve toujours pertinent le cadre national pour réfléchir à «l’art du vivre ensemble et de se présenter au monde». Il ajoute : «Le cadre national n’a pas disparu de l’horizon de l’histoire de l’humanité.»

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