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C’était un incroyable secret de famille qui a volé en éclat. La petite Leila s’est vue imposée de vivre sous l’identité de sa cousine morte en Algérie deux ans avant sa naissance.

En 1979, c’est un véritable conseil de famille qui se tient dans la grande maison de Constantine (Algérie). La jeune Leila G. souffre le martyre depuis qu’elle a été blessée au pied et soignée par un charlatan. Décision est prise par ses parents de la confier à son oncle, installé à Vénissieux depuis les années soixante dont la fille Aldjia a disparu en 1965 et qui entend réaliser un regroupement familial.

C’est alors qu’on « profite » du décès jamais signalé de cette petite-cousine morte à l’âge de trois ans pour procéder à un échange de prénom. Leila n’existera plus et pourra venir se faire opérer à Lyon. Ce sera ainsi et pour toujours, jusqu’au jour de février 2010 où l’usurpation d’identité est révélée. Par dénonciation.

J’ai l’impression qu’on m’a volé mon identité, qu’on m’a fait vivre dans le mensonge. »

La machine judiciaire s’emballe. Leila, qui a n’a jamais été condamnée, a toujours travaillé avant de se retrouver à 46 ans au RMI, se voit reprocher des sommes évidemment indûment perçues. la brave mère de famille, effacée au possible, devient une délinquante qui aurait profité d’une manière éhontée du système social français.

Sa comparution en correctionnelle la semaine passée a mis en évidence l’absurdité des poursuites et le parquet ne s’y est pas trompé dans un réquisitoire en forme de vibrant plaidoyer pour réclamer une relaxe qui a été obtenue.

Une victoire sur le destin ? Pas si sûr car Leila, aujourd’hui la bien nommée, se trouve matériellement sans titre de séjour. Si la menace d’expulsion ne paraît pas être d’actualité, elle n’en demeure pas moins sans droit ni titre sur le territoire national.

Fini le RSA depuis mars. Coupées les APL. Bonjour la menace d’expulsion de son HLM. Interdite la possibilité de trouver un travail. Évidemment puisqu’elle n’a pas de papiers.

Certes, à moins d’un appel du parquet que personne ne comprendrait, elle n’aura pas à rembourser les quelque 15 000 euros perçus ces dernières années au titre des prestations sociales et de l’assurance-maladie mais, depuis le début de l’affaire, tous ses droits sont bloqués.(…)

Le Progrès

(Merci à Vache alpine)

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