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L’aide accordée, notamment, à Anglo Irish Bank, va faire grimper le déficit à environ 32% du PIB. Dans une interview à la radio publique RTE, le ministre des Finances a dit comprendre “la colère du peuple irlandais contre les banquiers. »

Les autorités irlandaises ont fortement revu à la hausse, jeudi 30 septembre, le coût total du sauvetage de la banque en difficulté Anglo Irish Bank: initialement évalué à environ 25 milliards d’euros (dont environ 23 ont déjà été déboursés), il sera porté à 29,3 milliards en principe et 34,3 milliards dans la pire des hypothèses, si la banque nationalisée devait essuyer des pertes encore plus importantes que celles déjà envisagées sur ses créances “pourries».

98,6% de dette

Parallèlement, la Banque centrale irlandaise a annoncé qu’une autre banque en difficulté, Allied Irish Banks (AIB), qui devait déjà augmenter ses fonds propres de 7,4 milliards d’euros d’ici la fin de l’année, devrait lever 3 milliards supplémentaires avec l’aide de l’État, qui s’était déjà dit prêt à participer à sa recapitalisation. Enfin, le gouvernement va également verser 2,7 milliards à la banque mutualiste Irish Nationwide (INBS), nationalisée au printemps et qu’il avait déjà recapitalisée à hauteur du même montant.

Qualifiant d’«horrible” le coût des sauvetages financiers, le ministre des Finances, Brian Lenihan, a précisé qu’il ferait grimper le déficit budgétaire à environ 32% du PIB, au lieu des 11,6% prévus en décembre dernier, et la dette à 98,6%. Cependant, il a souligné que l’État n’aurait pas besoin d’emprunter des fonds supplémentaires pour combler ce déficit historique, car il dispose de réserves de liquidités suffisantes, et que l’Irlande, qui a mis en place quatre plans d’austérité en deux ans, restait “fermement engagée” à ramener son déficit public sous 3% du PIB en 2014.

L’UE optimiste

Réagissant à ces informations, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s’est voulu optimiste, assurant que l’Irlande pourrait résoudre son problème “sans avoir recours au Fonds européen de sauvetage,” dans lequel la Grèce a puisé cette année. Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, qui doit ou non valider les aides du gouvernement, a lui salué la “clarté” faite par Dublin.

Les inquiétudes sur les finances publiques irlandaises ont fait s’envoler ces derniers jours les taux d’intérêt que le pays doit acquitter pour boucler ses fins de mois, qui ont atteint mercredi matin un peu moins de 6,8%. Elles ont aussi influé sur le cours de l’euro ou sur celui des actions des banques, y compris les françaises comme Société Générale, BNP Paribas, Natixis et Crédit Agricole. La Bourse de Paris était elle en recul en milieu de journée (-0,90%) dans un environnement économique morose.

Challenges

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