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Laurent Joffrin veut bien admettre une certaine limitation de l’immigration au nom d’impératifs sociaux ou économiques mais pas pour la défense de l’identité nationale :

Nul ou presque ne plaide pour l’ouverture totale des frontières ni même pour la régularisation massive et permanente des travailleurs sans papiers. Certes, quelques associations demandent la reconnaissance d’un droit universel à l’installation. Mais c’est une position quelque peu irénique, même si elle a le mérite de rappeler qu’un immigré demande surtout à pouvoir travailler, c’est-à-dire à contribuer, quoi qu’on dise, à la prospérité générale. Chacun peut comprendre que le pays le plus ouvert du monde doit mettre en rapport l’arrivée de nouveaux travailleurs avec ses capacités d’accueil, sociales, urbaines et économiques.

Mais telle n’est point l’argumentation gouvernementale. Pour justifier la réduction constante des droits des immigrés en France – et maintenant celle des Français naturalisés, nouvelle discrimination – le gouvernement se fonde sur la méfiance, la peur d’une mythique invasion et la défense obsessionnelle d’une identité nationale qui n’est en rien mise en cause. Il désigne implicitement les étrangers comme une menace, sinon comme des ennemis, alors que la plupart d’entre eux sont des oubliés et des humiliés, qui ne commettent d’autre crime que d’accepter des emplois pénibles pour échapper à la misère de leur pays d’origine. Au vrai, ce nouveau dispositif a surtout une fonction politique, destinée à montrer à la droite de la droite que le sarkozysme, sur ce point-là en tout cas, n’est pas un humanisme. Quitte à faire de l’étranger un bouc émissaire.

Libération

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