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Vous avez décidé de renforcer considérablement votre offre halal. Quelle a été votre motivation?

Jacques-Edouard Charret : La seule motivation est de développer Quick sachant que les premiers restaurants concernés ont vu doubler leur chiffre d’affaires. Cela nous permet aussi de développer l’emploi. Nous en avons déjà créé 550 sur une période très courte grâce à cet engouement.

Passer au halal, c’est développer Quick

Concrètement, qu’est ce qui change dans la carte ? On ne trouvera plus, par exemple,  le Quick’n’toast qui contient du bacon ?
J-E. C. : (…) Vous aurez un Quick’n’toast mais dont le bacon aura été remplacé par de la dinde fumée. Pour les bonbons servis pour les anniversaires des enfants, nous avons pris soin qu’ils ne contiennent pas de gélatine de porc.

Et si un consommateur veut absolument retrouver le goût de son burger habituel…
J-E. C. : (…) si c’est un fan absolu du gout du bacon, je l’invite à aller dans un autre Quick qui sera de toute façon à proximité.

Les Quick halal deviendront-ils de facto des Quick “pour musulmans”?
J-E. C. : Non, car ils restent des Quick ! Leur porte est ouverte à tous les clients quels que soient leur origine ou leur pensée ! Ils continuent d’ailleurs à vendre de la bière.

Nous avons toutefois choisi de proposer un sandwich qui n’est pas halal (…) conditionné individuellement en emballage scellé et simplement réchauffé en restaurant. C’est un produit qui sera très marginal dans les ventes….

(…) Votre actionnariat s’est-il finalement stabilisé ?
J-E. C. : (…) L’actionnaire Qualium Investissement, la filiale de la Caisse des dépôts fait confiance à la nouvelle équipe (…)

Fateh Kimouche,  responsable de  Al-Kanz,  estime que la certification halal des restaurants de la chaîne n’est pas sérieuse.

(…) F.K. : Quick a sélectionné les mosquées de Paris et Evry Courcouronnes pour sa certification. Or, ces deux mosquées n’ont pas leurs propres contrôleurs. Je n’irai dons pas manger chez Quick.

Cette question n’est-elle pas à régler entre musulmans?
F. K. : Il y a évidemment une querelle de chapelles sur le halal. (…)   Il y a ensuite un débat sur l’étourdissement de la bête : est-il autorisé ou non ? Il faut savoir que l’abattage rituel n’est pas plus cruel que l’abattage non rituel.

La France a deux atouts. Une industrie agro-alimentaire qui est au top et une légitimité de part sa population musulmane, de 5 à 7 millions de personnes. En passant au halal, le groupe Duc a sauvé son usine de Saint-Bauzely qui devait fermer. Cela a sauvé 145 emplois. De Français de souche !

Et en se faisant certifier par des mosquées, les industriels ne financent-ils pas de fait un culte?
F. K. : En quoi ! Qu’il y ait ou pas des bénéfices, Quick paye une prestation de service. Après avoir séparé l’Etat et l’Eglise, on peut se mettre à séparer l’économie et la religion. Y-a-t il un problème avec les entreprises qui fabriquent les osties? Celles qui construisent ou rénovent les Églises? (…)

Interview de Jacques-Edouard Charret et Fateh Kimouche sur TF1 News

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