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Le psaume  68 de l’Ancien Testament est aussi appelé Psaume des Batailles parce que les troupes protestantes l’entonnaient au moment de charger au XVIe siècle. Il reste indissociable de l’identité huguenote, qui constitue une partie de l’identité française.

Durant les guerres de religion, on dit qu’il arrivait que le Psaume des Batailles, sortant de milliers de gorges, suffise à faire fuir l’adversaire. A l’époque des persécutions, et en particulier de la Guerre des Camisards, fidèles et pasteurs le chantaient au fond de leur prison, et souvent aussi en allant à leur supplice. Aujourd’hui, surtout dans les régions à forte identité protestante comme les Cévennes, il continue d’être chanté à l’office.

A l’époque de la Réforme en France, les psaumes ont été traduits par Théodore de Bèze (1519-1605) et mis en vers par le grand poète Clément Marot (1496-1544). Leur musique a été composée par Claude Goudimel (ca 1505-1572) assassiné à Lyon lors des journées qui, après la Saint Barthémély parisienne, ont ensanglanté les villes de France.

Les psaumes sont inséparables de la vie religieuse protestante. Aucun office, aucune cérémonie ne se conçoit sans qu’au moins un psaume ne soit lu ou chanté.

Le texte du Psaume des Batailles :

1. Que Dieu se montre seulement,
Et l’on verra dans un moment
Abandonner la place.
Le camp des ennemis épars,
Epouvanté de toute part,
Fuira devant sa face.
On verra tout ce camp s’enfuir,
Comme l’on voit s’évanouir
Une épaisse fumée.
Comme la cire fond au feu,
Ainsi des méchants, devant Dieu,
La force est consumée.
***
2. Mais, en présence du Seigneur,
Les justes chantent sa grandeur
Et sa gloire immortelle.
Et dans la grande joie qu’ils ont
Qu’en fuite, les méchants s’en vont,
Ils sautent d’allégresse.
Justes chantez tout d’une voix
Au Dieu des dieux, au Roi des rois,
La louange immortelle,
Car par l’orage il est porté,
Son nom est plein de majesté,
L’Eternel il s’appelle !
***
3. Réjouissez-vous devant lui,
Il est pour la veuve un appui,
Pour l’orphelin le Père.
Lui, l’Unique, est notre recours,
Lui, qu’on adore chaque jour,
Siège en son sanctuaire !
Le Dieu puissant, par sa bonté,
Apporte la fécondité,
Rend la femme fertile.
Il sort le captif de ses fers,
Il se saisit de l’homme fier,
Le chasse hors de la ville !

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