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Infirmier libéral à Stains (Seine-Saint-Denis), Jean-Baptiste a été attaqué violemment par un groupe de jeunes en sortant d’un appartement du Clos-Saint-Lazare. Les professionnels de santé de la ville préparent une nouvelle mobilisation.

Reportage de juin 2008 sur le quartier “Anatomie d’une cité de non droit”:

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“Ils n’ont toujours pas compris qu’on vient pour soigner leurs parents. On est dévoués et eux, ils s’en foutent. C’est écœurant! ”

La colère, l’humiliation, la révolte… «Je venais de redescendre la cage d’escalier après les soins quand quatre ou cinq jeunes m’ont encerclé, raconte la victime. Ils m’attendaient dans le hall. L’un d’eux est arrivé derrière moi avec une arme à feu. Il a mis sa main sur ma bouche en me répétant : Reste tranquille, je vais tirer!»

L’infirmier n’oppose pas de résistance. «Ils ont fouillé ma sacoche sans trouver ce qu’ils cherchaient. Ils m’ont frappé dans les jambes surtout, et puis j’ai reçu des coups de crosse sur la tête. Alors je leur ai demandé ce qu’ils voulaient et je leur ai donné les clés de ma voiture neuve qu’ils réclamaient. Ils ont pris aussi mes cartes bancaires.»

L’homme s’en sort avec «une belle bosse sur la tête» mais reste très amer. «Je ne peux pas dire que j’ai peur mais ce qui me révolte, c’est de me faire marcher sur les pieds par des gosses, soupire-t-il.Je travaille dans cette ville depuis vingt-quatre ans, je serai incapable de reconnaître mes agresseurs, mais les gamins, ils me connaissent tous. Ceux qui ont fait ça ont entre 13 et 16 ans. C’est sûr qu’ils savent que je suis un soignant mais ils ne respectent plus rien. »

L’agression de Jean-Baptiste est celle de trop pour Josselyne Buruchian, de l’Association des professionnels de santé de Stains. «On en a déjà eu quatre à Stains ces derniers mois, dont deux avec arme, s’indigne-t-elle. Il y en a eu aussi plusieurs à Pierrefitte. On ne peut plus travailler. Quand plus personne n’ira là-bas, ce sera trop tard.» Josselyne promet des actions d’envergure pour la rentrée. «L’association a été créée en septembre 2000 à la suite de l’agression d’un médecin, rappelle-t-elle. Cela fait dix ans qu’on nous promet des mesures et on en est toujours au même résultat. On arrive à un point de non-retour! »

Le Parisien (Merci à Fernand)

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