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Mounir, 17 ans, tente de lui voler un baiser. La Chinoise, la quarantaine, prise de panique, se défend en utilisant le manche de son balai. Elle invite les jeunes à la laisser tranquille. Sinon ? « Ça va mal se finir », prévient-elle en « chinarabe », un mélange de mandarin et d’arabe. Des insultes fusent de part et autre. La commerçante se réfugie finalement dans sa boutique et ferme son immense porte. Devant le nez des adolescents qui continuent à l’insulter.

Rediff d’un reportage de 2007 :

Tension ordinaire

Scène de tension quasi ordinaire dans le premier Chinatown du monde arabe, où les altercations sont régulières. « Je ne sors jamais sans mon couteau », témoigne le maçon Chu Jung, arrivé en Algérie il y a trois ans.

« Je n’ai pas peur du terrorisme islamique, mais des agressions gratuites dont la communauté chinoise est victime. »

Reste que ce Chinois de 34 ans, qui a quitté son Guangzhou natal, ne regrette pas d’avoir posé ses valises à Alger.

« Les Algériens sont racistes, mais mes affaires marchent du tonnerre ! Dommage que cette violence transforme ce petit paradis du business en enfer. »

Il y a quelques mois, des heurts dans la cité, où les immeubles poussent comme des champignons, ont failli se terminer en bataille rangée. L’ambassade de Chine a rapidement réagi et demandé aux autorités algériennes d’assurer la sécurité et la surveillance de ce gros village abritant plus de 300 familles chinoises.

Résultat : des Chinois reclus dans leur quartier, des Algériens qui veulent les déloger et des patrouilles de police omniprésentes.

Une pure perte, estime Samia. Pour cette Algéroise de la cité Boushaki, l’animosité ne fait que s’intensifie :

« Cela ne fait plus rire personne ici. On ne comprend d’ailleurs pas d’où sortent tous ces migrants asiatiques. Qui leur donne les permis de séjours et les autorisations pour ouvrir des commerces ? Pourquoi louent-ils à des prix exorbitants toutes les surfaces habitables ? »

Mais combien sont-ils ? Les autorités algériennes avancent le chiffre de 40 000 immigrés chinois dans le pays, notamment sur les chantiers de construction. En réalité, ils sont beaucoup plus nombreux. Les médias algériens avancent le chiffre de 100 000 personnes et leur présence est mal comprise dans une Algérie en panne, où le chômage touche 70% des moins de 30 ans.


Rue89

(merci à Maris)

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